Style

25 mars 2023

Bijoux à transformer, bijoux à partager

Et si, au lieu de garder les bijoux pour soi, on s’amusait à les partager ?

Sandrine Merle.

 

 

Chacun son tour

Avec la totale remise en question de la masculinité, on ne pique plus seulement les vêtements, foulard et pull-over à son partenaire, à son frère ou à sa sœur : on échange aussi ses bijoux ! Un jour c’est l’un qui le porte, un jour c’est l’autre. Deux pièces sont particulièrement concernées par cette pratique : la chaîne comme celle de Charlotte Chesnais, d’Adeline Cacheux ou encore le pendentif de NNN. C’est d’ailleurs presque plus joli sur un costume que sur une robe du soir… Mais mieux vaut faire cela à l’amiable ! Et si vous ne saviez pas comment partager le diadème de famille, les créateurs-jumeaux de DSquared2 ont eu une idée : le poser sur une casquette. Les échanges favorisent la créativité…

 

Un bijou pour 2

Pour ceux qui aiment partager, le bijou transformable sécable en plusieurs éléments est une aubaine ! D’autant qu’il est omniprésent dans les collections de haute joaillerie de Van Cleef & Arpels à Cartier en passant par David Morris ou De Beers. L’exemple de la broche de Boucheron composée de deux clips en tourmalines est probant. Au lieu de s’approprier les deux ou d’en laisser un au coffre, on le file à sa moitié ou à qui on veut… Le plus du fun étant de sortir ensemble pour faire « look couple », c’est-à-dire assorti, comme en raffolent les Coréens. Jetez un œil sur @young_emperors, @joannahstyle, @jaimetoutcheztoi ou même sur @CindyCrawford qui adore matcher avec sa fille Kaia. Le bijou transformable devient alors un bijou sentimental témoignant d’un lien ou d’une complicité.

 

Changement de statut

Cette possibilité de bijou à partager m’amuse beaucoup même si aucun n’est encore conçu dans cette optique hormis quelques pendentifs cœur en petite joaillerie. Et pourtant quelle chance à saisir pour le bijou qui prouve ainsi qu’il n’est pas uniquement un objet individualiste et immoral par excellence, vaniteux et égoïste. Bien sûr, on l’a déjà beaucoup partagé, pour l’essentiel, grâce à la transmission de mère en fille et de père en fils. Mais souvent avec le décès de son propriétaire en tête… Voilà qu’aujourd’hui, le bijou se partage joyeusement du temps des vivants.

 

Un bijou pour 4 ou 5

Grâce au bijou transformable, cette pratique courante sort du cercle familial, des frères, des sœurs, des cousins. On peut inviter deux, trois, quatre amis à participer en fonction de la modularité de la pièce. C’est le cas de l’ensemble de De Beers qui compte deux bagues en diamants et une troisième nommée jacket ring que l’on peut porter seule ou qui vient les habiller les premières, selon les occasions. L’une des plus extraordinaire est le collier Império de Cartier composé de quatre éléments et d’un clip assorti à part pouvant en plus être accroché sur l’un des colliers. Au total cela fait 29 possibilités de portés pour une même personne ! Dans l’optique de partage, il se décompose en un collier court, un long et deux pendentifs (en diamant et en émeraude). À la fois signes d’appartenance et de ralliement, le bel Império peut permettre de se reconnaître entre membres d’une même tribu.

 

Avis aux créateurs et aux maisons, pourquoi ne pas imaginer une vraie collection de bijoux à partager dans son cercle proche ?

 

Image en bannière : Boucheron, collection « Like a Queen »

 

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