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26 septembre 2024

À Fine Arts La Biennale, découvrir le collier René Boivin, de Nam Phuong dernière impératrice du Vietnam

En novembre prochain, lors de Fine Arts La Biennale au Grand Palais, Thomas Torroni-Levene présentera en exclusivité quelques pièces de sa collection patrimoniale de bijoux signés René Boivin. L’une des pièces maîtresses : un collier de provenance royale ayant appartenu à Nam Phuong la dernière impératrice du Vietnam.

Par Sandrine Merle.

 

 

Stand A12. C’est là, chez les Torroni (qui comptent parmi les plus grands marchands de pierres précieuses et de bijoux anciens au monde) que Thomas Torroni-Levene (représentant de la 6e génération et gardien du temple de la maison René Boivin) expose certaines pièces signées René Boivin. Dans sa sélection, figurent des modèles qui ont marqué l’histoire de cette maison : la bague Quatre Corps, la bague en bois serti d’un diamant, la bague Fil évoquant un ensemble de fils qui se seraient enroulés autour du doigt ou encore le bracelet Torque en argent torsadé. Il exposera également des pièces uniques comme ce collier de 1935, à motifs d’enroulements en diamants, typiques du style Boivin. « Réalisé pour Nam Phuong, la dernière impératrice du Vietnam, il se décompose en bracelets et une paire de broches ; il peut également se porter en diadème », précise Thomas Torroni-Levene.

 

Nam Phuong, une grande cliente Boivin

« Nam Phuong (signifiant littéralement Parfum du Sud) a été une grande cliente de René Boivin, la seule qui soit originaire d’Asie en l’état actuel de nos connaissances », continue Thomas Torroni-Levene. On ignore à quelle occasion elle passe cette commande et on ne sait pas non plus dans quelles circonstances elle a connu la maison René Boivin. L’hypothèse le plus vraisemblable : elle aurait été introduite par sa sœur aînée qui généralement l’accompagnait, l’épouse du baron Didelot, également cliente assidue de René Boivin du début des années 20 à la fin des années 80. « En 1932, quand la créatrice Suzanne Belperron quitte la maison Boivin pour fonder la sienne, beaucoup de clientes la suivent. Dans les archives, j’ai constaté que la Baronne Didelot était cliente en juin 1938, contrairement à Nam Phuong qui ne s’est rendue chez Madame Belperron, qu’une seule fois et qui n’a rien commandé ; elle est restée fidèle à René Boivin », explique Olivier Baroin l’expert de Suzanne Belperron.

 

Ce collier a échappé au Vietminh

On a une chance folle de pouvoir admirer ce collier. En effet, il est un des rares à avoir échappé à la confiscation des biens de l’impératrice en 1945, deux semaines après l’abdication de son époux et la proclamation de la République démocratique. Pendant ce qu’on nomme la « semaine de l’or », Nam Phuong a dû céder son écrin (très fourni) au Vietminh pour soutenir l’effort de guerre. Alors qu’elle est installée à Cannes à partir des années 50, l’impératrice continue de s’adonner à sa passion pour les bijoux. Toujours férue du style Boivin, elle commande, entre autres, plusieurs clips dont celui en forme de méduse (réalisé en 1948) serti de navettes en jade impérial qu’elle a fourni elle-même ou celui figurant deux dauphins (vers 1955). Une partie de cet écrin sera dispersé lors de plusieurs ventes aux enchères entre 2014 et 2021.

 

Ce bijou au pedigree royal figurera en bonne compagnie. En effet, Virginie Torroni (la mère de Thomas Torroni-Levene) s’est, elle, déplacée avec des pièces à la hauteur de la réputation de la maison comme ce pendant ayant appartenu à la dame de compagnie de Marie-Antoinette et qui orna au début des années 1700, un costume de cour chinois. Virginie Torroni présentera également les sublimes bijoux contemporains de Vamgard maestro de la micro-céramique. Une occasion rare de les admirer. Avis aux collectionneurs et à tous ceux qui auraient des pièces René Boivin à soumettre : c’est le moment ou jamais…

 

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