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11 octobre 2021
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Amateurs de chaînes, ne manquez pas la vente Aguttes
Dans sa vente du 21 octobre prochain, Aguttes propose une sélection de magnifiques chaînes anciennes et vintage, de sautoirs à maillons ouvragés et de montres bracelets en maille. Sublimes…
Par Sandrine Merle.
En regardant cette vente par le prisme de la chaîne, on se rend compte que « peu de bijoux peuvent exister sans cette succession de maillons », explique Philippine Dupré la Tour directrice associée et experte de la maison Aguttes. Et c’est justement sur le maillon que repose en partie la beauté, l’équilibre, la puissance de ce trait de lumière. Il y a sa forme, son épaisseur, le métal choisi et sa texture, les proportions et surtout la jonction de l’un à l’autre. Chaque détail a son importance et tout peut être modifié, ce qui rend le répertoire des chaînes infini.
Les chaînes les plus anciennes
Deux modèles datent du XIXe siècle. Fine et ronde comme une corde, courte et d’une grande souplesse, la chaîne du collier draperie (lot n°2) assure un tombé parfait. Elle relie entre elles des pendeloques raffinées en diamants et en perles fines qui viennent se poser dans le décolleté. L’autre (lot n°19), très longue (environ 150 cm), est ponctuée de maillons filigranés évoquant une broderie. Le XIXe siècle, et surtout le Second Empire, est une des époques les plus créatives en matière de chaîne : on en invente des milliers que l’on nomme Eugénie, Mathilde, Clotilde, etc. Les plus belles sortent de l’atelier parisien d’Auguste Lion, mais rien ne permet d’affirmer que c’est le cas pour ces deux modèles.
Les chaînes de Georges Lenfant
La gourmette Chaumet (lot n°95) et celle de Fred, accompagnée de son collier (lot n° 101), sont en « or Paillette », autrement dit les maillons se caractérisent par un or granité et brillant. Ces trois bijoux figurent parmi les modèles les plus recherchés car ils portent un poinçon de maître prestigieux, celui de l’atelier parisien Georges Lenfant. Ce spécialiste de la chaîne, passionné d’innovation technique, est aussi à l’origine de cet or « Paillette », qu’il a décliné pendant les années 60-70 pour tous les grands joailliers. Les collectionneurs du monde entier se les arrachent.
Les chaînes stylisées
Les maillons peuvent prendre la forme d’un spiro tube, d’un palmier stylisé ou d’un grain d’avoine (lot 122). La souplesse de la chaîne permet aussi d’évoquer le corps d’un animal. Celle que l’on nomme serpent, comme sur la montre de dame des années 50 (lot 92), est l’une des plus connues, l’une des plus belles aussi. Son mouvement rappelle le corps ondulant du reptile… Pour la montre « Panthère » lancée dans les années 80 (lot 153) et aujourd’hui l’une des plus portées dans le monde, Cartier a créé un agencement de maillons taillés comme des briquettes bougeant aussi gracieusement que le félin.
Les mailles-tissus
Des milliers de petits maillons qui glissent les uns contre les autres, les uns dans les autres, les uns entre les autres… On obtient alors un ruban ou une étoffe précieuse. Le ravissant sac du soir (lot 104) semble avoir été taillé dans une soie d’or, le bracelet de la montre (lot 91) dans un tweed lamé. On dirait que celui de la montre Piaget des années 70 a été tricoté avec des fils d’or torsadés et lisses. Quant à la montre manchette signée Neiman & Marcus (lot 93), l’une plus belles pièces de la vente, ses maillons ont été brossés sur le dessus. Comme un somptueux shantung fileté d’or.
Vente Aguttes, le 21 Octobre 2021 à 14h30
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