Mon agenda
01 mars 2024
Share
Les évènements bijoux à ne pas manquer en 2024
En 2024, ne manquez pas ces expositions. Certaines sont entièrement dédiées au bijou, d’autres ne présentent que quelques pièces mais qui, pour les passionnés, méritent le détour. Bonnes visites.
Par Sandrine Merle.
« Divins Joyaux à la Recherche de la beauté », Paris
J’ai la chance de bien connaître Kazumi Arikama, l’un des plus grands collectionneurs de bijoux anciens au monde. Depuis plus de 40 ans, il sélectionne les plus belles pièces allant de l’Antiquité aux années 40 : diadèmes de la Belle Époque signé Chaumet, broche de Georges Fouquet figurant un dragon émaillé tenant une aigue-marine dans la gueule, peigne « Noisettes » en corne de René Lalique, etc. À l’occasion de la sortie de son livre Divins Joyaux, l’École des Arts Joailliers en expose une vingtaine parmi lesquelles figurent la broche camée à l’effigie de Napoléon 1er, un collier Giardinetti du XVIIIe siècle ou encore un diadème ayant appartenu à la comtesse Raggio Filippo Chiappe du début du XXe siècle.
Vous pouvez découvrir les articles que j’ai consacrés à Kazumi Arikawa et à sa collection Albion Art, en cliquant sur ce lien.
Du 19 au 26 septembre 2024, Hôtel de Mercy-Argenteau
« Homo Faber : The Journey of Life », Venise
Cet événement composé d’expositions immersives de grande qualité, met en lumière les savoir-faire d’artisans sélectionnés dans le monde entier. On assiste aux démonstrations en direct des tresseurs de bambou, des découpeurs de papier, des brodeurs d’or, des spécialistes en marqueterie de pierres dures, des glypticiens, des plieurs de papier, des sculpteurs de textiles, des céramistes, des souffleurs de verre, etc. Cette année, la direction artistique a été confiée au réalisateur et architecte d’intérieur Luca Guadagnino et de l’architecte Nicolò Rosmarini.
Du 1er au 30 septembre 2024, Venise – Fondation Giorgio Cini sur l’île de San Giorgio Maggiore
« L’Or des Ming. Fastes et beautés de la Chine impériale », Paris
Dans le cadre de l’année franco-chinoise du tourisme culturel et du 60ème anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays, le musée Guimet a organisé plusieurs expositions dont celle-ci. En collaboration avec le musée Qujiang de Xi’an, il présente un ensemble exceptionnel d’objets en or gravé, filigrané, incrusté de jade réalisés sous la dynastie Ming qui s’étend sur trois siècles, de 1368 à 1644. L’époque marquée par le développement d’un commerce mondial et de la montée en puissance d’une élite fortunée fait écho à la Renaissance italienne qui bat son plein. L’esthétique foisonnante des objets, de la vaisselle d’apparat et des bijoux est alors extrêmement codifiée. L’exposition nous en donne les codes de lecture.
Du 18 septembre 2024 au 13 janvier 2025, Musée Guimet
« The Bronze Age, Fire of Change », Leiden, Pays-Bas
Cette exposition met en lumière l’âge de bronze, période cruciale de la préhistoire, allant de 2000 à 800 avant JC. Ce nouveau métal (alliage d’étain et de cuivre), particulièrement résistant et brillant comme l’or, s’avère idéal pour la fabrication d’armes, de bijoux et d’outils. Combinée aux progrès technologiques et au développement des routes commerciales en Europe, son apparition participe au développement de la société et aux progrès dont témoignent les objets de la vie quotidienne et des pièces extraordinaires. Y figurent le chapeau d’or de Schifferstadt (probablement un attribut religieux pour la pratique du culte solaire), la sublime cape en or moulé découverte au Pays-de-Galles ou encore six épées cérémonielles géantes.
Du 18 octobre 2024 au 16 mars 2025, National Museum of Antiquities (RMO)
« Parcours Bijoux Mode Design », (Paris)
Provenant des réserves, une centaine de bijoux est temporairement exposée dans les collections permanentes dédiées au design contemporain. Les conservateurs des différents départements du musée ont intégré leurs pièces en faisant de libres associations. Les douze broches et les douze bagues de Jean Després côtoient ainsi les looks carrossés d’Olivier Rousteing pour Balmain et le meuble des années 80, en feuilles d’aluminium de Marc Newson. Les pièces-sculptures en argent d’Alfred Duraz sont mélangées aux robes en soie d’Alber Elbaz pour Lanvin ou encore aux huiles sur toile de Jean Dubuffet dans la salle Poésie de la matière. Autour des vases de Portanier et Pontoppidan, on trouve une robe d’Issey Miyaké imprimée d’un tableau d’Ingres avec un collier reprenant ce motif en fil d’argent. Quelques exemples parmi des milliers. Pour lire mon article dédié, cliquer ici.
Jusqu’au 10 novembre 2024, musée des Arts décoratifs
« Promenade au cœur d’un jardin joaillier », Paris
50 bijoux et objets précieux, conservés dans la collection patrimoniale de Van Cleef & Arpels, célèbrent une inspiration majeure de la maison : la flore. Des pièces datées des années 1930 au début des années 2000 témoignent des nombreuses représentations de la marguerite, des techniques qui permettent de la sublimer à l’instar du serti mystérieux pour les pétales d’un clip pavot ou la façon dont cette flore dialogue avec la faune avec un clip oiseau.
Jusqu’au 13 janvier 2025, boutique Van Cleef & Arpels – Galerie du Patrimoine
« Ice Cold: An Exhibition of Hip-Hop Jewelry », New York
Cette exposition s’inscrit dans les célébrations (concerts, visites de quartiers, rencontres, etc.) du 50e anniversaire du hip-hop à New-Yok. Dans la galerie Melissa et Keith Meister dédiées aux minéraux et aux pierres précieuses, l’exposition propose un aperçu sur la culture Hip Hop et sur les bijoux portés par ses stars : on y découvre de lourdes chaînes sur lesquelles sont suspendus des pendentifs saturés de diamant, des bagues chevalières, la couronne de Slick Rick, le pendentif « Jesus piece » (représentant le visage de Jésus avec la couronne d’épines) en or de Notorious B.I.G., la chaîne en or donnée par Adidas à chaque membre du groupe run-DMC au moment de leur collaboration, le médaillon Roc-A-Fella serti de diamants de Jay-Z. A découvrir sur une bande son
Jusqu’au 5 Janvier 2025, American Museum of Natural History
« Luxe de poche – Petits objets précieux au siècle des Lumières », Paris
Le point de départ de cette exposition de petits objets précieux et sophistiqués (tabatières, bonbonnières, drageoirs, boîtes à mouche ou à fard, nécessaires à écrire, pommeau de canne, lorgnettes…) est la collection d’Ernest Cognacq. Collection complétée par des prêts du musée du Louvre, du Victoria & Albert Museum ou encore du Château de Versailles. En or, enrichis de pierres précieuses, de nacre, de porcelaine ou d’émaux translucides, parfois ornés de miniatures, ils dialoguent avec accessoires, vêtements, mobilier, gravures, etc. Car ils s’inscrivent aussi bien dans l’histoire de l’art que celle de la mode, des techniques ou de l’anthropologie.
Du 28 mars – 24 novembre 2024, Musée Cognac-Jay
« René Lalique, l’inventeur du bijou moderne », Wingen-sur-Moder
Le musée montre la façon dont « René Lalique a créé une œuvre nouvelle, autonome et libre de toute influence ». Grâce à près de 100 bijoux appartenant à sa collection (l’une des plus importantes au monde), le musée revient sur les apports de l’artiste à la bijouterie, la dimension architecturale des pièces et son obsession du détail. Viennent ensuite le processus de création, l’importance du dessin dans son travail, la fabrication et les matériaux employés. Dernier volet auquel Véronique Brumm-Schaich commissaire de l’exposition (et directrice du musée) tenait particulièrement : grâce à des documents d’archives, montrer la façon dont les femmes portaient ces colliers de chien, boucle de ceinture, bayadère, etc.
Du 1er mai au 3 novembre 2024, musée Lalique
« L’or des Akan », Iphofen (Allemagne)
Ces 300 pièces (bijoux et objets datant surtout du XIXe et XXe siècles) appartiennent à la collection Liaunig. Couronnes, amulettes, sandales mais aussi trône aux formes très géométriques témoignent tous du savoir-faire brillant des orfèvres des peuples Akan résidant principalement au Ghana. Une incursion dans la culture fascinante des peuples africains.
Du 17 mars au 10 novembre 2024, Musée Knauf
« Rediscovering Gems », Londres
Un mal pour un bien… L’idée de cette exposition autour des pierres gravées est née du vol en 2023 de 2 000 objets au British Museum. Certains ont été retrouvés dont 10 des intailles présentées ici. L’ensemble est composé de la collection de Charles Townley qui les a acquises lors de son Grand Tour, à la fin du XVIIIe siècle. À ne pas manquer : le Blacas Cameo, l’un des plus fameux camées antiques, placé sur un tableau lumineux. Cette idée permet de bien prendre la mesure de la virtuosité du graveur, de la façon dont il a travaillé les couches de sardonyx pour représenter Auguste.
Du 15 février 2024 au 2 juin 2024, The British Museum
« Le goût de la Renaissance », Paris
Cette deuxième exposition de la Collection Al Thani en collaboration avec le Victoria & Albert Museum fait dialoguer 130 pièces issues des deux collections (celle du V&A étant l’une des plus importantes au monde). Elle met en lumière les connections existants alors entre les continents, l’influence de l’Antiquité, l’émergence de grands collectionneurs, etc. Parmi peintures, manuscrits, textiles, cette exposition parisienne présente de magnifiques bijoux finement ouvragés, principalement des pendentifs dont le portrait en émail d’Elizabeth 1ère.
Du 6 mars au 30 juin 2024, l’Hôtel de la Marine
« Le Sceptre & la Quenouille – Être femme entre Moyen-Âge et Renaissance », Tours
Place aux princesses, nobles et bourgeoises, commerçantes et paysannes, au pouvoir ou au travail, réelles ou imaginaires, qui ont vécu entre la fin du Moyen Âge et la Renaissance. Cette exposition n’est pas dédiée aux bijoux mais parmi plus d’une centaine d’œuvres figure un magnifique ensemble Renaissance prêté par le musée d’Écouen. « Tous, à l’exception du double anneau de mariage (extrait de la Seine en 1863), sont issus d’un trésor archéologique découvert à Amiens au XIXe siècle. Ils datent de la fin du XVIe siècle et ont certainement appartenu à des représentants d’un milieu bourgeois prospère », explique Elsa Gomez Conservatrice du patrimoine chargée des collections Antiquité, Moyen-Âge, Renaissance du musée. On peut également admirer des bijoux sur les tableaux prêtés par des institutions comme le Louvre.
Du 8 mars au 17 juin 2024, musée des Beaux-Arts
« Buccellati, The prince of Goldsmiths », Venise
Cette exposition rétrospective retrace les 100 ans de la maison italienne aujourd’hui propriété du groupe Richemont. On y découvre les 3 générations qui ont construit cette histoire magnifique. Elle dévoile les sublimes pièces d’orfèvrerie en argent révélant les techniques de ciselure et bien sûr les bijoux. Pendentif Mosaico, broche papillon, manchettes, … : tous les grands classiques en or travaillé comme des étoffes (tulle, velours, lin) sont là. Un bonheur.
Du 18 avril au 18 juin 2024, Fondamenta S. Biagio
« Van Cleef & Arpels et le Japon : une rencontre artistique », Paris
Grâce à 30 pièces issues de sa collection patrimoniale ainsi que des documents d’archives, Van Cleef & Arpels met en scène les inspirations japonaises apparues dès les années 1920. La maison illustre ces ponts avec l’Empire du Soleil Levant grâce à la somptueuse broche Chrysanthème, fleur emblématique du pays, en serti mystérieux de rubis et en diamants. Cette dernière voisine avec les nécessaires et les boîtes à cigarettes en laque des années 20-30 inspirés par les inro (boîtes que les hommes portent sur leur obi) et des pièces contemporaines tels ces clips papillons décorés par le maître laqueur Hakose San.
Jusqu’à la mi juin 2024, boutique Van Cleef & Arpels – Galerie du Patrimoine
“Ancient—Modern: Continuity and Innovation in Southwest Native Jewelry”, Tucson
Tous les bijoux principalement en coquillages, en argent et en turquoise proviennent des collections de l’Arizona State Museum. En plus de leur profonde signification spirituelle, l’exposition revient sur l’évolution de l’esthétique notamment à partir des années 1920. Conséquence de la mise en place de quelques foires commerciales visant à promouvoir ce bijou à l’étranger. L’exposition présente aussi le magnifique travail de réinterprétation d’artistes à partir du milieu du XXe siècle tels que Charles Loloma, Kenneth Begay et Preston Monongye.
Jusqu’à juin 2024, Arizona State Museum
« 100 Carats: Icons of the Gem World”, Los Angeles
Le Natural History Museum de Los Angeles et le joaillier Robert Procop ont rassemblé 24 pierres précieuses non montées. Pas une ne pèse moins de 100 carats… De la plus petite à la plus grosse, voici “The Miracle”, saphir de 100,06 carats, « The Scarlet Red », rubellite de 112,68 carats ou encore la « Couronne de Colombie », émeraude de 241,04 carats. Pièce maîtresse avec « seulement » 125,35 carats : le Jonker I. Ce diamant figurant parmi les plus grosses pierres taillées au monde est aussi la plus grosse pierre taillée provenant du Jonker, quatrième plus gros diamant au monde lorsqu’il a été découvert en 1934. Personne ne l’avait revu depuis sa vente à un particulier en 1977.
Jusqu’au 21 avril 2024, Natural History Museum’s Gem and Mineral Hall