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03 novembre 2021
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Sous la nef majestueuse du Musée des Arts décoratifs…
Au centre de la majestueuse nef du Musée des Arts décoratifs, des écrans géants. Chacun d’entre eux projette un bâtiment islamique stylisé en 3D dont les lignes se décomposent et se recomposent en un bijou emblématique de cette exposition « Cartier et les Arts de l’Islam ». Aperçu.
Par Sandrine Merle.
1/ Le collier « Draperie » violet et turquoise (1953)
Jeanne Toussaint réalise de nouvelles associations de couleurs dont le violet et le turquoise. En 1953, ce duo chromatique osé est consacré avec ce collier réalisé pour la duchesse de Windsor. Il compte 29 superbes améthystes fournies par le duc. Ce mélange fait écho à ceux initiés par Louis Cartier : le bleu et le vert (ce qu’il appelle « décor de paon ») ou encore le turquoise et le bleu lapis-lazuli, électrique. Inspiré par les bijoux de maharadja, Louis Cartier juxtapose aussi le bleu des saphirs, le vert des émeraudes et le rouge des rubis en Tutti Frutti extravagants. Du jamais vu en Europe !
2/ Le diadème en corail et écaille (1922)
Ce diadème date de 1922, on est alors en pleine période art déco, à l’acmé du style Cartier. Au traditionnel mélange noir-blanc, Charles Jacqueau qui est alors le directeur de la création sous la houlette de Louis Cartier, a ajouté une note exotique : de « l’humble corail ». C’est ainsi qu’est qualifié, à cette époque, ce matériau par le journal La Gazette du bon ton. Le vocabulaire coloré de la maison ne cesse donc de s’enrichir d’autant qu’il est traité, et c’est particulièrement rare, avec de l’écaille procurant ainsi une nouvelle expérience chromatique.
3/ Le bazuband en diamants jaunes et blancs (1922)
Ce bazuband, dont le décor central évoque un moucharabieh, a aussi été réalisé en 1922 à la demande de Sir Dhunjibhoy Bomanji armateur originaire de Bombay, installé en Angleterre. Bracelet de bras traditionnellement porté en haut du bras par les personnages de haut rang en Inde et en Iran, il apparaît sur le portrait du souverain de la dynastie Qadjar (première partie de l’exposition). Sa monture réalisée avec des cordons de soie pour permettre une grande flexibilité passionne les joailliers de chez Cartier : elle ne sera pas reprise telle quelle mais va inspirer de nombreuses techniques, montures et assemblages comme en témoigne notamment la montre de 1923.
Scénographie DS+R (Diller Scofidio + Renfro)
« Cartier et les Arts de l’Islam – Aux sources de la modernité. » au Musée des Arts décoratifs, Paris jusqu’au 20 février 2022
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