Itinéraires joailliers
20 juillet 2020
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En Auvergne, la maison de l’Améthyste
Cet été, la France étant notre destination privilégiée, direction Vernet-La-Varenne où l’on peut découvrir l’améthyste d’Auvergne.
Par Sandrine Merle.
On l’ignore souvent mais le sous-sol d’Auvergne est extrêmement riche en minéraux et surtout en améthyste, quartz appartenant à la vaste catégorie des pierres fines (à opposer aux précieuses composée du diamant, du saphir, de l’émeraude et du rubis). Reconnaissable à sa couleur violette due à un excès d’atomes de fer, elle aiderait à lutter contre les dépendances… Pierre de la spiritualité, elle orne par exemple les bagues épiscopales. « L’améthyste d’Auvergne est foncée avec des reflets rouges alors que celle du Brésil est plus claire », explique Adrien Labrit géologue et responsable pédagogique à la maison de l’Améthyste. Cette dernière comprend un musée, des ateliers de taille et de polissage, la visite-découverte d’un filon.
Le musée
On y apprend que les premières extractions datent du XVIe siècle. « Grâce à la reine Margot emprisonnée à quelques kilomètres dit-on mais sans aucune preuve », explique Pierre Lavina géologue, vulcanologue et directeur de la maison de l’améthyste. Il décrit une extraction artisanale de 4 ou 5 mineurs sur une petite dizaine de sites qui a connu quelques périodes fastes. Notamment au XVIIe siècle : de nombreux joailliers Genevois, Catalans et Suisses venaient s’y approvisionner. La fin du XIXesiècle est la période la plus intense grâce au minéralogiste Joseph Demarty : ce minéralogiste relance l’exploitation et ouvre même une taillerie à Royat. Mais la quantité de pierres pouvant être utilisée en bijouterie n’a jamais dépassé 1 à 3% de la production… Malheureusement pas de quoi rivaliser avec les mines du Brésil et d’Uruguay.
La ballade
Depuis 1975, toute exploitation a cessé mais, il existe encore des filons. La maison de l’Améthyste permet d’en découvrir un lors d’une ballade de 2h30 avec Adrien Labrit. Nous voilà partis sur les sentiers communaux à travers forêt et champs de blé, captivés par ses expérimentations et son récit sur la formation de l’améthyste, il y a 300 millions d’années dans la chaîne hercynienne, à 8 km sous terre. Les enfants adorent ! En chemin, on trouve déjà quelques pierres. Sur un tremblai de la carrière, chacun équipé de son piolet peut constituer son trésor sans dépasser les 50g. Mais interdiction de toucher au filon à fleur de terre, magnifique rivière violette composée de plaques hérissées de tiges pyramidales qui scintille sous le soleil.
Une demande d’exploitation de ce filon est en cours. Pierre Lavina, passionné et infatigable, continue la prospection dans la région. Qui sait ? Bientôt, les améthystes d’Auvergne seront peut être à nouveau dans les collections des joailliers.
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