Style
31 octobre 2022
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TFJP x Comité Colbert, l’or dans les arts de la table
TFJP et le Comité Colbert explorent l’or dans les arts de la table. Un or qui fait bon ménage avec la porcelaine blanche, le cristal et l’argent.
Par Sandrine Merle.
Dans les arts de la table, un des fleurons du patrimoine français, le combo parfait c’est or + porcelaine blanche. Fine et translucide, le blanc a le luisant d’une pierre précieuse : il s’accorde à merveille avec la couleur jaune doré. À minima, il s’agit d’un simple filet réalisé par des artisans capables, comme au XVIIIe siècle, de parfaitement le tracer à main levée ! Plus théâtral, l’or se déploie en all over, c’est-à-dire sur toute la surface, grâce à la chromolithographie, sorte de décalcomanie.
Or et magnificence
Élysée, Venise, Versailles Enchanté, Matignon, Byzance… : chez Robert Haviland & C. Parlon ou encore chez Bernardaud qui n’utilise pas moins de 500 kilos d’or par an, les services en porcelaine portent des noms hautement évocateurs. Avec leurs enchevêtrements de motifs égyptiens, d’arabesques, d’anges, de rinceaux, de fleurs et de frises en or déployés en all over, ils rappellent le faste des tables aristocratiques. D’ailleurs, ces deux maisons référentes en la matière ont réalisé de nombreuses commandes pour Louis Philippe, Marie-Antoinette, le Maharadjah de Boroda, le Shah d’Iran ou encore le Sultan du Brunaï. Adeptes du minimalisme, passez votre chemin !
Qui dit or, dit Manufacture de Sèvres
La France s’est distinguée très tôt dans ce registre avec la manufacture de Sèvres qui a, sur octroi du roi Louis XV, obtenu le monopole de la décoration à l’or véritable en 1745. Trois ans plus tard, elle perfectionne son travail en achetant, au frère Hippolyte Le Faure, les secrets de la préparation, de la pose et de la manière de le brunir. En effet à la sortie du four, où l’or cuit à 800-850 degrés, il prend une couleur brunâtre. Afin de lui donner son éclat incomparable, il faut le polir à la pierre d’agate. Cette technique (également utilisée pour les chaises, les commodes, les boiseries), permet de créer de subtils effets de matières, mat ou brillant, sablé, etc.
Or, verres et couverts
À table, qui se ressemble s’assemble : les deux matériaux de prédilection de l’or sont le cristal et l’argent qui, comme lui, reflètent merveilleusement la lumière. Côté cristal, le nec plus ultra sont les verres de Saint-Louis et de Baccarat. Côté argent, ce sont les couteaux, les fourchettes et les cuillères d’Ercuis et de Christofle. Tous sont délicatement gravés à la main puis incrustés de rehauts d’or en forme de végétaux. Chez Puiforcat, on préfère le minimalisme de l’or tapissant l’intérieur d’une timbale à cognac, toute en rondeur, ou le pied d’une coupe. Les nuances ambrées, cuivrées, rosées des breuvages qui danse, se reflète dans le jaune doré. Toutes ces pièces s’apparentent à de véritables bijoux de table.
Vaisselle des grands jours, vaisselle de tous les jours
Majestueuse, théâtrale, vivante. Toute mise en scène à base d’or reste un incontournable pour Noël ou la Saint-Sylvestre. Mais aujourd’hui, l’or n’est plus réservé aux décors de fête et aux grands-messes familiales : à l’heure où l’on partage ses repas sur Instagram, on sort volontiers ces assiettes et ces verres au quotidien. D’autant que, bonne nouvelle, l’or de certains services, comme ceux de Bernardaud, passe dorénavant au lave-vaisselle !
*Le Comité Colbert est une association loi 1901 qui réunit plus de 100 membres représentant le luxe français. Sa mission est de « promouvoir passionnément, transmettre patiemment, développer durablement les savoir-faire et la création française pour insuffler du rêve ».
Image en bannière : « Versailles Enchanté – Bernardaud
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