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19 décembre 2018
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« Un miroir d’obsidienne » chez Pierre-Alain Challier
Le galeriste Pierre-Alain Challier a demandé à 13 artistes de créer des miroirs et des bijoux dans une pierre noire peu connue : l’obsidienne d’Arménie.
Par Sandrine Merle.
« L’obsidienne a fait entrer l’homme dans son humanité : quand on parle de l’âge de pierre en Orient, il ne s’agit pas de silex mais d’obsidienne », explique Pierre-Alain Challier. Très noire, elle a notamment été utilisée pour faire les pupilles des yeux du masque funéraire de Toutankhamon ou des miroirs avec lesquels on enterrait les morts. Puis elle a disparu… « Le bloc soviétique a empêché les importations d’Arménie, continue Michel der Agobian spécialiste de cette obsidienne extraite au mont Ararat. Elle servait à faire des souvenirs pour touristes. »
Variations sur le noir
Jean-Luc Parant et Jean-Michel Othoniel ont interprété un bloc brut d’obsidienne aux arêtes polies. Le premier l’a façonné en figures évoquant l’archéologie puis il l’a monté sur un cordon. Le second l’a suspendu sur un sautoir en perles de verre, son matériau fétiche. On voit alors la similitude des éclats. Mattia Bonetti a, lui, taillé des perles parfaitement rondes dans un bloc puis il les a incluses dans de la résine transparente. Tandis qu’Anne et Patrick Poirier ont imaginé des formes géométriques architecturales assemblées comme dans un jeu de construction, en un immense collier.
Arik Levy, fou d’obsidienne
Très inspiré, Arik Levy est l’artiste qui a créé le plus grand nombre de pièces. Les cubes noirs incrustés de bagues et le rocher d’obsidienne équipé d’une chaîne et de menottes, sont conceptuels. Il interroge ainsi le désir de posséder une pierre toujours plus grosse au point qu’elle soit importable et qu’elle nous rende esclave. Arik Levy a finalement exploré la particularité de l’obsidienne d’Arménie : une transparence avec des veinures noires rappelant celles du bois. Il les a positionné horizontalement, verticalement, en travers.
Avec le travail d’orfèvres, sculpteurs, designers, architectes ou encore de plasticiens, Michel der Agobian et Pierre Alain-Challier ont propulsé l’obsidienne dans la modernité.
» Un miroir d’obsidienne, Miroirs et Bijoux d’Artistes « , jusqu’au 12 janvier 2019
Image en bannière : Arik Levy – Sculpture-bijou « Hold me tight » (détail)