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24 avril 2024
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S’offrir une chaîne de Jean Grisoni chez miniMASTERPIECE
À la galerie miniMASTERPIECE, Esther de Beaucé présente 17 chaînes de Jean Grisoni. L’occasion unique d’en acquérir une alors que le designer ne se consacre plus, depuis plusieurs années, qu’au mobilier.
Par Sandrine Merle.
Uniques, ces longues chaînes sont formées par des maillons aux proportions irrégulières, en argent torsadé, en bronze, en fer rouillé, en bois flotté parfois clouté d’argent. Les suites de textures brutales, rugueuses, sauvages sont rompues par des fils d’or étincelants, des perles de verre phéniciennes du 1er siècle après J.-C. ou de la ficelle. Rien n’est systématique car Jean Grisoni a réalisé tous les maillons à la main, un à un, dans son atelier à quelques kilomètres de Paris. Il les a forgés, limés, frappés, martelés lui-même avant de les lier, de les emmailler.
Des chaînes puissantes
« C’est extraordinaire tout ce que Jean arrive à exprimer avec ses maillons entrelacés ; il n’a jamais eu autant de choses à dire », se réjouit la galeriste Esther de Beaucé spécialisée dans le bijou d’artiste. Les mille détails, les imperfections, les cicatrices créent ce style, son style. Il assume plus que jamais cette « poésie brutaliste ». Le pauvre et le précieux, l’oxydé et le poli, etc. La sophistication des pierres précieuses facettées a disparu, le rouge franc du corail aussi. « Je me suis aujourd’hui débarrassé de toute contrainte commerciale, je ne cherche plus à plaire. Et quand je ne crée plus pour plaire, et bien ça plaît infiniment plus. Je vais jusqu’au bout de mes idées et c’est donc profondément authentique », explique-t-il.
Les chaînes dans ADN
« La chaîne est la partie du travail de Jean que je préfère », précise Esther de Beaucé. On y décèle l’origine de son ADN, les correspondances avec les paysages méditerranéens de son enfance. L’aridité minérale, les reflets de la lumière sur les aspérités désertiques. Mais Jean Grisoni (qui à l’origine était graphiste, typographe, directeur artistique) ne veut plus se définir par le bijou découvert alors qu’il travaillait sur l’identité visuelle de la Monnaie de Paris, il a plus de 35 ans. « Le bijou m’a permis de faire connaissance avec le métal ; ça a été un véritable coup de foudre. » Il a définitivement transposé ce vocabulaire dans le mobilier auquel il consacre 100% de son temps depuis une dizaine d’années : « le mobilier est acheté comme une œuvre d’art et donc respecté comme tel, ce qui n’est pas ou plus le cas du bijou. » Propos démenti par l’admiration que portent Esther de Beaucé et les collectionneurs, à son travail.
« Les chaînes de Jean Grisoni » jusqu’au 15 Juin 2024 à la galerie miniMASTERPIECE
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