Itinéraires joailliers
07 février 2018
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7 raisons d’aller au Musée des Arts Décoratifs
Il y en a mille… Mais dans un premier temps, voici mes œuvres et mes salles préférées pour partir à la découverte du Musée des Arts Décoratifs, ce musée « fou d’objets ».
Par Sandrine Merle.
1- La collection René Lalique
Inutile de courir à la fondation Gulbenkian à Lisbonne ou à Hakone au Japon pour admirer des pièces du bijoutier français : le Musée des Arts Décoratifs en détient 70. « Ce qui en fait l’une des deux plus belles collections au monde, » explique Evelyne Possémé conservatrice du département bijoux anciens. Dans la galerie des Bijoux, sont exposées des pièces emblématiques de style Art Nouveau dont il fut le chef de file comme le pendentif « Coqs » ou la broche « Le Baiser » en verre opalescent.
2- La collection de bijoux du XIXe siècle
Bracelet en cheveux ou orné de camées figurant des portraits, châtelaine en or, boucles d’oreilles en émail peint, parure en corail … La collection du XIXe siècle de la galerie des Bijoux est une référence. Historicisme, romantisme, ésotérisme… Elle résume les courants stylistiques du siècle et rappelle les grands noms de la bijouterie aujourd’hui inconnus du grand public : Fouquet, Grasset, Froment-Meurice, Fontenay ou encore Vever.
3- La pendule Mystérieuse de Cartier
Dépassez vos idées reçues sur la pendule : elle n’est pas forcément un objet ennuyeux et désuet à poser sur une cheminée. Au Musée des Arts Décoratifs, l’une des plus célèbres est inspirée par celle du magicien Robert-Houdin. Sur la pendule Mystérieuse de Cartier, les aiguilles semblent suspendues dans le vide : en réalité elles sont fixées à deux disques de cristal tournant, équipés d’une bordure en métal dentelé et reliés à une crémaillère dissimulée dans le cadre. Cette dernière rejoint le mécanisme généralement caché dans le socle. Un tour de magie fascinant !
4- Les pendules du « Cabinet d’amateur »
« L’accumulation donne une impression d’uniformité mais il faut détailler ces pendules parées d’éléments en bronze doré aussi beaux et précieux que des bijoux, » explique Anne Forray-Carlier conservatrice en chef du département XVIIe-XVIIIe siècles. Elles sont en écaille, marqueterie de laiton, corne verte. Elles abritent des personnages historiés et font référence à la mythologie : une jeune femme repoussant le temps, L’étude et la Philosophie figurent de part et d’autre d’un cadran. Un dispositif permettra bientôt d’activer leurs sonneries. De quoi composer une mélodie complètement MAD.
5- La collection Fernand Javal
Les 265 accessoires de beauté légués par Fernand Javal sont plus ravissants les uns que les autres. « Ils servaient de source d’inspiration au président d’Houbigant, l’une des plus anciennes manufactures de parfum, » explique Sophie Motsch, attachée de conservation du département XVIIe-XVIIIe siècles. A la frontière avec le bijou, ils se déclinent en écaille incrustée d’argent, nacre, pierres précieuses ou encore verre moulé pour les plus anciens datant de Louis XIV. Un flacon-lyre est hybridé avec une montre, une vinaigrette figure une jambe en porcelaine de Meissen dont la jarretière-charnière porte l’inscription « Son sort j’envie ». Une micro-puce est placée sur le haut de la cuisse…
6- Des appartements privés
Au musée des Arts Décoratifs, on entre dans l’intimité de trois grandes dames, dans l’appartement de la couturière Jeanne Lanvin, typique de l’art déco et dans le boudoir XVIIIe de Madame Dangé, place Vendôme. Tapissé de boiseries dans des couleurs pastel à décors végétaux, il a été repeint en beige par le propriétaire suivant, un général de corps d’armée. Le plus étonnant reste le lit de la courtisane Valtesse de la Bigne ayant inspiré Nana à Émile Zola…
7- Une pause chez Loulou
Le restaurant du Musée des Arts Décoratifs est l’un des plus courus de la capitale pour sa cuisine italienne et son ambiance signée par l’architecte à la mode, Joseph Dirand. Jean-Charles de Castelbajac a lui habillé logo, menu et linge de table. On y croise le Tout-Paris, éditeurs, gens de la mode et du design, conservateurs et communicants qui profitent de la vue sur la tour Eiffel et les jardins du Louvre. L’été, la terrasse bénéficie d’un calme absolu. Unique.
Images en bannière : lit de parade de Valtesse de la Bigne et boudoir de Madame Dangé © MAD
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