Business

25 mars 2016

Couleurs adamantines

Des diamants exceptionnels, dont un vert en forme de cœur de 4,90 carats, pourraient battre des records aux enchères de Sotheby’s le 5 avril prochain, à Hong Kong.

 

 

Depuis dix ans, on assiste à un engouement fou pour les diamants de couleur. Christie’s et Sotheby’s égrènent les records… Un diamant orange de 14,82 carats à plus de 26 millions d’euros. Le « Pink Star » de 59,60 carats pour 83 millions de dollars. Le « Blue Moon », d’un bleu « fancy vivid » extrêmement rare, a atteint 48,46 millions de dollars soit 4 millions de dollars le carat. Le record pour un diamant vert remonte à 2009 : 2,52 carats ont été adjugés pour 3,07 millions de dollars (2,05 millions d’euros). Étourdissant. « On assiste au même phénomène pour toutes les très belles pierres comme les saphirs du Cachemire d’un bleu velouté unique ou les rubis extraits de la mythique mine de Mogok », explique un joaillier.

 

Le boom des diamants de couleur s’explique par une demande toujours plus forte (venant surtout des pays émergents comme la Chine) combinée à une offre de plus en plus restreinte. « Les pierres d’exception se raréfient car les mines s’épuisent et on n’en découvre pas de nouvelles », explique le négociant Mathieu Tarin. Les jaunes seraient 10 000 fois plus rares que les blancs. Les roses ne viennent que d’une seule mine : celle d’Argyle en Australie où l’on trouva aussi quelques diamants rouges, les plus rares de tous. Il n’en répertorie pas plus de trente dans le monde. Parmi ces miracles de la nature, l’un de 1,56 carats a été vendu plus de 2 millions de dollars, soit 6 millions de dollars pour un gramme.

 

Des joailliers comme Graff, Harry Winston, Cartier ou encore Tiffany & Co. ont bâti leur réputation sur les diamants de couleur. Ce dernier a fait son emblème d’un des plus gros jaunes jamais découverts. Le joaillier l’a taillé en forme de coussin de 128 carats puis l’a monté en broche généralement exposée dans la boutique historique de New York. Cartier et Harry Winston ont notamment été propriétaires du « Hope » (45,42 carats) d’une valeur inestimable, qui a orné la toison d’or de Louis XIV. Ses origines mystérieuses font écho à sa légende selon laquelle il porterait malheur à ses propriétaires.

Articles les plus lus

L'engouement pour le trunk show

Le trunk show est au créateur ce que le concert est au musicien : une façon de rencontrer son public et de générer des ventes. Très pratiqué depuis...

Ventes aux enchères : la joaillerie contemporaine a-t-elle sa place ? 

Bien conscient des difficultés pour vendre cette joaillerie contemporaine, la maison Sotheby’s ouvre une nouvelle voie.

Des nouvelles de Selim Mouzannar, à Beyrouth

 » Je n’ai pas le droit de me laisser abattre. Croire et lutter pour la paix est notre seul espoir. « 

La revanche des perles de culture ?

Le marché de la perle de culture est complètement déréglé et personne ne sait pour combien de temps.

"L'expertise, un vrai métier", la conférence chez Sotheby's

Être expert ne s’apprend pas, seule l’expérience permet de le devenir.

Marie Lichtenberg, une stratégie inattendue face à la contrefaçon

Les premières copies du « Locket » en émail sont apparues à peine un mois et demi après le lancement qui, lui, a eu lieu la veille du lockdown....