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20 mai 2019
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S’offrir un bijou dans la vente Christie’s Paris
Violaine d’Astorg, directrice du département joaillerie de Christie’s Paris, a réuni 269 lots dans la vente du 13 juin prochain, à Paris. Voici quelques trésors à s’offrir.
Par Sandrine Merle.
Un choker
Le choker, collier entre le pectoral et le torque, est la pièce phare de la vente. Parmi la dizaine présentée, le plus ancien composé de formes géométriques en or et en argent a été réalisé par Jean Desprès dans les années 20-30. La plupart datent des années 80, période de grâce du choker : il se décline en chrysoprase avec des motifs égyptiens, en perles et en nacre, en or orné de motifs éléphants, etc. Le plus spectaculaire, signé Cartier, date de la fin des années 80. Estimé à €200 000 (estimation la plus haute de la vente), il est formé par des rangées d’écailles stylisées pavées de diamants blancs. Cette monochromie annonce déjà le minimalisme des années 90.
Une broche-animal
Quelle arche joyeuse et impertinente ! Que de bestioles sympathiques aux plumages précieux et aux pelages flamboyants ! Le canard Van Cleef & Arpels arbore un costume en patchwork d’onyx et de lapis-lazuli, le duo de coccinelles Boucheron une robe en émail rouge à pois noirs. Le coq Van Cleef & Arpels, campé sur ces ergots, est doté d’un habit flamboyant en saphirs, émeraudes et diamants. La tortue de mer Vhernier formée par une superposition de nacre, de lapis-lazuli et de cristal de roche, rivalise de beauté avec l’autre pièce contemporaine : la broche papillon de Sylvie Corbelin, aux véritables ailes vernies.
Un bracelet Art déco de Mauboussin
Deux bracelets Mauboussin figurent dans la vente de Christie’s Paris. Celui doté d’un micro-boîtier de montre dissimulé dans les rubis gravés, diamants et cabochons d’émeraudes est photographié en couverture du catalogue. « Il méritait la plus belle place car il est emblématique de l’Art déco et d’un savoir-faire français alors à son apogée », explique Violaine d’Astorg. Le second fait partie de la collection « Reflexion », collection personnalisable grâce à des formes géométriques pouvant être assemblés selon le goût de la cliente. Réalisé en collaboration avec le joaillier américain Trabert & Hoeffer, pour la boutique de Park Avenue, il rappelle que Mauboussin était alors parmi les meilleurs, du niveau de Boucheron ou de Van Cleef & Arpels.
Un bijou d’illustre provenance (diaporama horizontal)
Six bijoux ont appartenu à des femmes célèbres. Le plus touchant, le plus ancien aussi : le bracelet de Madame de la Vallière orné du portrait de Louis XIV peint par Petitot. Il est le premier bijou que le souverain ait offert à sa première maîtresse qu’il va ensuite délaisser pour Madame de Montespan. Quatre pièces ont appartenu à l’héritière américaine Aimée Croker (surnommée Queen of Bohémia en raison de sa vie tumultueuse) dont un pendentif en opale de Janesich, grand joaillier de l’Art déco qui ferma ses portes en 1968. Quant au collier Boivin en perles et kunzites, il fait, lui, partie de l’écrin d’Hélène Rochas, épouse du couturier Marcel Rochas.
Une pièce JAR
Que serait une vente sans un bijou de JAR (Joseph Arthur Rosenthal) ? Elle sera clôturée par un collier de 1995. Le micro serti de diamants, typique de son travail, illumine le subtil appairage : à partir de deux topazes appartenant à la cliente, JAR a réalisé un ensemble de onze pierres apparemment identiques mais en réalité de tailles légèrement différentes. Et contrairement à une idée reçue, les bijoux de JAR ne valent pas tous des sommes astronomiques : la vente comprend des boucles d’oreilles « prêt-à-porter » en aluminium, sa matière fétiche. Estimées entre €1 500, €3 000 et €4 000, elles constituent l’une des belles surprises dans cette vente également riche en émotions.
Vente le 13 Juin 2019 – 9 avenue Matignon – Paris, 8e
Exposition du 9 au 12 Juin 2019 – 9, avenue Matignon – Paris, 8e
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