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19 mars 2019

Helena Rubinstein, ses bijoux de beauté

L’exposition consacrée à Helena Rubinstein n’évoque pas sa passion pour les bijoux. Ils étaient pourtant la signature de cette self-made woman richissime qui a inventé la cosmétique.

Par Sandrine Merle.

 

 

L’exposition consacrée à Helena Rubinstein ne présente aucun bijou contrairement à celle du Jewish Museum à New York en 2015. Mais photos et portraits par Raoul Dufy, Salvador Dali, Christian Bérard, Man Ray, Jacques Helleu témoignent de sa passion. Elle y apparaît comme la décrit Edmonde Charles Roux, rédactrice en chef de Vogue : « chargée de bijoux comme une idole ». Flamboyants et exubérants, ils sont la signature de cette petite femme corpulente de 1 mètre 47. Comme son chignon serré.

 

Un amour immodéré des bijoux

Dans « Why I love Jewels » (cf. catalogue de l’exposition), Helena Rubinstein écrit qu’elle a aimé les bijoux dès son enfance, quand sa grand-mère lui a offert un collier de minuscules perles fines. Ce collier fit aussi naître son fétichisme des perles, « synonymes de joie et d’affection ». À Melbourne, où elle ouvre son premier institut, elle commence à les collectionner de toutes les couleurs, de toutes les tailles et de toutes les formes. De passage à Ceylan, elle découvre les pierres : « un nouveau monde de beauté s’est ouvert à moi », note-t-elle encore dans ce manifeste.

 

Helena Rubinstein, une collectionneuse obsessionnelle

Partie de rien, Helena Rubinstein fut une acheteuse compulsive : elle accumulait tableaux, sculptures, art africain, meubles et bien sûr bijoux. Ils sont classés par Sarah Fox, sa conseillère, par ordre alphabétique : D pour diamants, E pour émeraudes comme le collier ayant appartenu à l’impératrice Catherine II de Russie, S pour saphirs, etc. Mais elle aime surtout les parures exotiques dénichées pour quelques dollars « dans des endroits improbables ». Elle est une sorte d’Iris Apfel pour qui l’esthétique l’emporte sur la valeur intrinsèque.

 

Le bijou, un accessoire de beauté

Dans son manifeste, Helena Rubinstein estime que les bijoux sont aussi importants que le maquillage car ils font des miracles pour la peau. « Plusieurs rangs de perles rehaussent le teint le plus cireux », « des boucles d’oreilles de la bonne forme et de la bonne couleur font briller les prunelles et donnent du caractère à un visage. Une belle bague d’une forme originale rend grâce à l’élégance d’une main. » Elle a d’ailleurs des idées bien arrêtées sur les portés : par exemple, ne jamais arborer deux bagues à la même main.

 

Le bijou, l’armure d’Helena Rubinstein

Pour elle, colliers, bagues et bracelets sont comme des armures, elle explique qu’il lui donne de l’assurance dans un monde d’homme. Ils fonctionnent aussi comme des anesthésiants : à chaque incartade de son mari, elle s’offre un « bijou de dispute ». Le premier est un collier en perles présenté à l’exposition du Jewish Museum (2015). Elle, qui savait parfaitement utiliser les médias, en offrait régulièrement aux journalistes qui l’interviewaient.

 

Les bijoux de cette collectionneuse, moins connue que la duchesse de Windsor ou Elizabeth Taylor, furent dispersés lors d’une vente le 12 octobre 1965 chez Parke-Bernet, à New-York. Sans tapage médiatique, quelques-uns sont depuis réapparus chez Christie’s et Sotheby’s.

 

« Helena Rubinstein : L’aventure de la beauté » – Musée d’art et d’histoire du judaïsme 20 mars-25 août 2019

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