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18 février 2020
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Visiter la galerie d’Apollon rénovée, au Louvre
Après 10 mois de dépoussiérage et une nouvelle mise en lumière, la galerie d’Apollon est enfin à la hauteur des trésors qu’elle abrite dont les célèbres Joyaux de la Couronne de France.
Par Sandrine Merle.
La galerie d’Apollon, sur ses plus de 60 mètres de long, accueille 105 pièces extraordinaires dont les plus connues : les Joyaux de la Couronne de France. « Ce terme générique ne comprend pas seulement les bijoux ayant appartenu aux rois de France mais tous les regalia, c’est-à-dire pierres précieuses et objets de glyptique », précise Pierre Rainero directeur du style et du patrimoine du joaillier Cartier, mécène de cette rénovation.
Au centre, trois nouvelles vitrines
La présentation chronologique permet d’avoir une vision complète des 23 pièces miraculées de cette collection qui a été mise en gage, volée, en partie retrouvée puis finalement vendue aux enchères en 1887. Au fur et à mesure des années, le Louvre a racheté la couronne de Louis XV, le Régent, l’Hortensia visibles dans la première vitrine consacrée à la période antérieure à la Révolution ou encore la broche nœud de l’impératrice Eugénie dans celle dédiée au Second Empire. Entre les deux, se situent les parures d’émeraudes ou en micro-mosaïque de l’impératrice Marie-Louise ou encore le diadème de la duchesse d’Angoulême.
Les vases en pierres dures de Louis XIV
Ce réaménagement muséographique valorise des pièces magnifiques, les vases en pierres dures (c’est-à-dire en pierres opaques) de la collection de Louis XIV qui en a compté jusqu’à neuf cent cinquante. En agate, jaspe, lapis-lazuli, cristal de roche, sardoine, agate, ils prennent souvent des formes fantaisistes (vaisseau, poisson, etc.) encadrés d’anses et de socles très orfévrés. Autre particularité : ils sont constitués d’éléments d’époques différentes et du monde entier.
L’artisanat rejoint l’art
« La galerie d’Apollon met en lumière la dimension royale de cette incroyable collection, explique Pierre Rainero. Elle permet surtout de montrer que l’artisanat rejoint l’art, la distinction Arts appliqués et Beaux-Arts ne datant que du XVIIIe siècle. C’est seulement à cette époque qu’on se met à considérer la poésie, la sculpture ou encore la peinture comme supérieures. »
Allez donc découvrir cette galerie d’Apollon rénovée le soir, au moment où la douceur de l’éclairage sur les stucs, les boiseries et les tapisseries des Gobelins créé une atmosphère digne du XVIIe siècle. Autre occasion à ne pas manquer, la Masterclass de L’École des Arts Joailliers le 2 et 3 mars prochain consacrée aux Joyaux de la Couronne : le musée du Louvre étant fermé au public, vous y serez seul avec le conférencier. Un immense privilège.
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