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23 février 2020
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Découvrir les nouveautés dans la partie contemporaine de la galerie des Bijoux au MAD Paris
Pour un créateur, voir son travail exposé à la galerie des bijoux du musée des Arts Décoratifs est une consécration. À l’occasion d’un nouvel accrochage et d’une nouvelle mise en lumière, découvrez quelques-uns des « élus ».
Par Sandrine Merle.
1200 bijoux sont répartis en deux salles : la première va du Moyen-Âge aux années 40 tandis que la seconde, contemporaine, va des années 50 à nos jours. Riche de 300 bijoux du monde entier, cette dernière fait le grand écart entre haute joaillerie et bijou couture (non précieux). Dominique Forest, le conservateur en chef, nous présente quelques-uns des derniers entrés.
Comment entre-t-on dans la galerie des Bijoux ?
« La galerie s’enrichit rarement par des acquisition mais grâce à des donations de collectionneurs, de particl, etc. », explique-t-elle. Cependant, n’y entre pas qui veut : il faut que le créateur ait une écriture ou/et qu’il soit à l’origine d’un bijou inédit. Ensuite, elle le propose à une commission composée de représentants de l’État et d’autres musées avec des spécialistes des arts décoratifs. Les bijoux peuvent également être mis en dépôt par un particulier ou une marque comme c‘est le cas pour le bracelet de Cartier (ayant appartenu à Elsa Schiaparelli).
La bague en fleur d’améthyste de Jean Vendome
La bague de Jean Vendome a été acquise grâce aux amis du musée. Emblématique du travail de ce créateur avant-gardiste très prolixe dans les années 70-80, elle est ornée de magnifiques fleurs d’améthyste. Amoureux des pierres atypiques, le créateur les a coupées en tranche pour révéler la cristallisation irrégulière. « Il y a quelques années, Jean Vendome a aussi donné de nombreux dessins au MAD : ils seront visibles dans l’exposition qui lui sera prochainement consacrée à L’École des Arts Joailliers. »
Le Talosel de Line Vautrin
À l’occasion de cette nouvelle mise en lumière, la fille de Line Vautrin (connue notamment pour ses bijoux facétieux ornés de rébus) a donné plusieurs bijoux : les quatre mis en dépôt il y a plusieurs années plus d’autres en Talosel (acétate de cellulose), matériau inventé par l’artiste à la fin de sa vie.
Les bijoux de Géraldine Luttenbacher
La créatrice française vient de donner les bijoux qui figuraient dans l’exposition « D’un bijou à l’autre » au Musée des Arts Décoratifs en 2013. Le collier et le bracelet sont munis de micro miroirs ronds permettant de jouer avec la lumière, de la réfléchir et de la projeter sur la peau.
Une trentaine de pièces australiennes
La galerie des Bijoux fait aussi la lumière sur la création internationale. Elle avait jusqu’à présent une collection unique d’une cinquantaine de bijoux australiens (dont ceux de Robert Baines) donnée au fil du temps par la collectionneuse Diana Morgan. Cette dernière vient encore de l’enrichir avec une trentaine de pièces permettant ainsi de présenter une scène les plus dynamiques au monde.
Le premier papillon de Cindy Chao
Cindy Chao, représentative d’un nouveau créneau de joailliers asiatiques indépendants, a offert un papillon composé de deux rubis birmans (13 carats au total), le premier qu’elle a créé en 2008. A raison d’un par an, elle en a réalisé 8 autres dont l’un est au Smithsonian Institute.
Les boucles d’oreilles paniers de Suzanne Syz
Basée en Suisse, Suzanne Syz connue pour ses bijoux inspirés par l’art contemporain a offert une paire de boucles d’oreilles en titane. « Au-delà du style décalé et de l’excellente réalisation technique, nous les avons choisi pour ce motif panier rempli de fruits : il fait écho à l’un des thèmes favoris du 19e siècle », explique Dominique Forest.
Pour un créateur, donner un bijou au musée s’avère encore mieux que d’y faire une exposition. Tous ont compris que leur bijou se paraît alors d’une aura et s’inscrivait pour toujours dans le panorama de l’histoire.
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