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17 décembre 2017
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« Le temps est féminin », l’édito de the french jewelry post
C’est un plaisir de signer l’édito de ce catalogue Artcurial. Il rend hommage aux montres vintage réunies pour cette vente aux enchères exceptionnelle au Yacht Club de Monaco, le 18 janvier 2018.
On connaît la passion des hommes pour les montres. Les collectionneurs sont des hommes, tout comme les horlogers. Mais paradoxalement, les montres féminines sont les plus créatives. Pour leur rendre l’hommage qu’elles méritent, Marie Sanna-Legrand, directrice du département horlogerie de collection d’Artcurial, a imaginé « Le temps est féminin ». Une grande première dans le monde des enchères horlogères.
La montre féminine ne présente pas de mouvement d’une sophistication folle. Pas de complication pour la complication : tourbillon, quantième perpétuel et phase de lune sont rarement convoqués. Peu de démonstration de force par la mécanique ou la technique. Le diamètre du cadran, le poids du métal et la performance ne relèvent jamais de l’obsession. Tous ces moins sont des plus… Délestée de sa valeur d’usage, la montre féminine ne lutte pas avec le temps. Elle s’adonne à la féerie des apparences et se transforme en petite boîte à bonheur.
Prenons la période la plus créative, la plus folle, la plus emblématique, magnifiquement représentée dans cette vente : les années 1960-1970. Chez Bulgari, le cadran devient la tête d’un serpent qui s’enroule autour du poignet. Le boîtier se cache dans un pendentif en saphirs, porté en sautoir chez Patek Philippe, marque masculine par excellence. C’est Piaget le maître en la matière… L’or se transforme en ruban, en galon, en maille. Les manchettes juxtaposent néphrite, lapis-lazuli, malachite, diamant, œil de tigre. Sur ces bijoux, les explosions chromatiques sont tellement belles qu’elles semblent capables d’arrêter le temps.
Ce qui n’empêche pas les femmes de préférer, parfois, les montres initialement destinées aux hommes. Certaines sont miniaturisées et pavées de diamants. Elles aussi participent à l’exceptionnelle sélection de Marie Sanna-Legrand. Profitons de ce féminin en majesté.