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17 mai 2018

GemGenève, les raisons d’un succès

Si vous rêviez d’un salon joaillier de qualité, convivial presque familial et à taille humaine… GemGenève l’a fait.

 

Depuis le début, les fondateurs Ronny Totah et Thomas Faerber ont été clairs : GemGenève est l’anti-Baselworld, le salon joaillier où ils exposaient chaque année, depuis les années 70. Ils ont voulu en finir avec le gigantisme, la difficulté des petits exposants écrasés par les marques-mastodontes et la surenchère des stands pharaoniques.

 

Des fondateurs reconnus

Ronny Totah et Thomas Faeber secondés par leurs filles respectives Nadège et Ida, ont réussi à fédérer, à GemGenève, en moins de 9 mois, 147 exposants. Tous les deux sont des marchands expérimentés basés à Genève. Thomas Faerber a des bureaux à Genève, New-York, Anvers et Hong-Kong. Il a vendu des pierres et des pièces historiques comme la parure en émeraudes de l’impératrice Marie-Louise (achetée par le musée du Louvre). Ronny Totah, vice-président de l’Association suisse des négociants en pierres précieuses, est l’un des fournisseurs de pierres attitré de la place Vendôme. Grand connaisseur des saphirs du Cachemire, il a négocié les plus rares dont le plus gros connu à ce jour, un spécimen de 65 carats.

 

La diversité des exposants

Marchands de bijoux anciens et vintage côtoyaient joailliers, créateurs connus ou confidentiels, historiens, laboratoires gemmologiques et même le libraire genevois, Bernard Letu, spécialisé en ouvrages rares. Toutes les générations étaient représentées, du marchand de perles fines Paul Fischer, 90 ans, à Emmanuel Tarpin, créateur français de 25 ans. Le discret Robert Procop présentait en avant-première sa seconde collection en collaboration avec Angelina Jolie, l’italien Fabo Salini ses pièces en fibre de carbone. Vitrines et coffres forts regorgeaient de diamants Golconde, de parures hypertrophiées en émeraudes et diamants, de pièces Suzanne Belperron, David Webb, René Lalique, Sterlé, etc. De quoi donner le tournis…

 

Des visiteurs prestigieux

Parmi les 4 300 visiteurs dont la moitié étaient internationaux, j’ai croisé des directeurs du patrimoine des grandes maisons à l’affut de LA pièce manquante dans leurs archives, des directeurs de création humant l’air du temps. J’ai salué Mr Kazumi Arikawa, l’un des plus grands collectionneurs au monde rencontré il y a quelques mois, à Tokyo. Le mystérieux JAR, ami de longue date de Thomas Faerber, ainsi que l’indien Viren Bhagat, s’étaient également déplacés. Des représentants de grands salons asiatiques auraient, eux, fait l’aller-retour pour prendre la température… Ronny Totah et Thomas Faeber ne pouvaient espérer mieux !

 

Enthousiasme et bonne humeur  

Les exposants et les visiteurs étaient détendus, souriants et disponibles. Même JAR semblait heureux d’être là, allant d’un créateur à l’autre, prenant son temps. Car le salon réunissait une famille de professionnels passionnés et adeptes de la discrétion. Tous étaient logés à la même enseigne ou presque : pas de marques volant la vedette avec des stands scénographiés par un designer star. Pas de tapis rouge et de people, non plus. Et aucun selfie à signaler.

 

La première édition de GemGenève a tenu ses promesses. Reste à savoir si ces fondateurs et leurs filles auront la sagesse de ne pas céder aux sirènes du succès et à la tentation du toujours plus grand.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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