Itinéraires joailliers
04 décembre 2015
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Les bijoux Mochica du musée Larco
Fondé en 1926, le musée Rafael Larco Herrera appartient aux descendants du fondateur, l’un des pères de l’archéologie péruvienne. À taille humaine, cette bâtisse aux allures d’hacienda, organisée autour d’un patio, possède une collection permanente exceptionnelle d’objets cérémoniels. Parures funéraires, emblèmes religieux et de prestige : tous sont réunis dans la Galerie de l’Or et des Bijoux. Beaucoup proviennent de la culture Moche ou Mochica (100-800 ans après J.-C.), antérieure aux Incas et bien moins connue du grand public. Dans la pénombre, ces merveilles installées sur des têtes de mannequin ultra minimalistes créent un effet saisissant.
Les pectoraux offrent aux regards des images de rites sacrificiels. Sur les boucles d’oreilles, pendent des serpents tandis que sur les hautes parures frontales sont représentés des condors, des dragons et autres chimères. Les ornements de nez évoquent becs d’oiseau et moustaches de félin. Ici et là, figurent des mains tenant des têtes décapitées… À cette iconographie métaphorique, se superposent les symboliques de l’or et de l’argent, respectivement associés au Soleil et à la Lune. Pour traduire les relations avec les astres, les Mochica les cisèlent, les ajourent et les martèlent. Excellents orfèvres, ils les ternissent, les éclaircissent ou les foncent grâce à des alliages.
Lors des cérémonies, ces extravagantes parures transforment ainsi les dirigeants (guerriers, prêtres ou administrateurs) en êtres surnaturels, avant de les accompagner dans leurs sépultures.