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12 avril 2022
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Demain, 5 nouvelles façons de découvrir le bijou au musée
Le dernier salon Museum Connection a montré une effervescence folle dans les musées engendrée par d’extraordinaires innovations. Il est temps de les appliquer au bijou.
Par Sandrine Merle.
1/ L’odyssée sensorielle
Un bijou se porte, il se pose sur la tête, s’attache autour du cou. Grâce aux vitrines interactives, le visiteur pourrait être détecté, incité à s’arrêter et se parer du diadème en camée ayant appartenu à l’impératrice Joséphine (aujourd’hui au musée Masséna de Nice). Il comprendrait alors l’attitude hiératique qu’implique le port de ce bijou… « Ce sont des dispositifs déjà utilisés pour que le visiteur puisse reproduire la position de danse de certaines statues », explique Vanessa Ferey muséologue et professeur des universités.
2/ Réserve, ouvre-toi !
Dans la galerie des Bijoux du Musée des Arts décoratifs, on peut admirer 1279 pièces sur les 5 000 acquises depuis la fin du XIXe siècle. Faute de place, les autres sont gardées dans les réserves, à l’abri de tout danger, comme ce très bel ensemble de bijoux régionaux français. « D’une manière générale, on estime que les musées n’exposent que 10% de leurs collections », précise Vanessa Ferey. Soigneusement enveloppés dans leur papier de soie, des milliers de bijoux attendent leur heure dans les coulisses du MAD, du V&A, du MET, etc. Et elle pourrait vite arriver, le mot d’ordre étant de valoriser l’ensemble des collections (plutôt que d’en faire venir d’autres institutions) et d’intégrer les réserves dans la muséographie.
3/ Le public aux commandes
Dans une démarche participative, le public est de plus en plus souvent invité à créer sa propre exposition en choisissant online les pièces qu’il aimerait voir. Cela peut aller encore plus loin : le public est alors invité à enrichir l’histoire des pièces (en réserve ou exposées) grâce à une plate-forme en ligne contenant des milliers de photos de bracelets, de colliers et de bagues du Met, du V&A, … Il peut compléter ces images par des informations plus humaines et plus poétiques (bijou qu’il aurait vu porté par une de ses aïeules, …) ensuite récupérées par le chercheur. Une sorte de forum culturel permanent qui n’existe pas encore pour les collections de bijoux.
4/ Sa vie dans les musées
Grâce à la société Loc’Hall, on peut petit-déjeuner ou dîner dans la salle Matisse du musée d’Art moderne, dans la crypte archéologique de l’île de la Cité et même dormir dans la chambre de Rosa Bonheur. « Nous sommes parties du principe que ces lieux sont sous utilisés une grande partie du temps », explique Élisabeth Barbier l’une des deux fondatrices. Seul lieu connecté au bijou, et pas des moindres : L’École des Arts joailliers installée dans un hôtel particulier de la place Vendôme dotée d’un atelier de gemmologie, d’une bibliothèque très riche remplie d’ouvrages et même une salle d’exposition qui accueillera bientôt « Pierres Gravées ». Grâce à Sandra Giovannetti, fondatrice de Be My Space, on peut aussi travailler parmi les œuvres d’art… S’il n’est pas encore possible d’installer votre ordinateur face aux Joyaux de la Couronne au Louvre ou devant une parure ethnique au musée du quai Branly, « cela serait pourtant facile, les bijoux étant protégés par des vitrines contrairement aux peintures. »
5/ Hors les murs
Quand les musées exposent leurs précieuses œuvres ailleurs que chez eux… ils vont souvent dans un autre musée. Ainsi la fondation Yves Saint Laurent a installé pour quelques mois les vestes du couturier dans la galerie d’Apollon du Louvre, façon habile de souligner l’inspiration de la lumière, de l’or. Mais qui osera des bijoux dans une Poste, une boucherie, une maison de détenus ou une boutique désaffectée comme on l’a déjà vu pour la peinture ? À quand un parcours joaillier dans une ville jalonnée d’œuvres assorties d’audios déclenchés lors du passage du visiteur ? Une idée pour le musée de Pforzeim (en Allemagne), dédié aux bijoux dont une bonne partie est consacrée à la création d’avant-garde.
Image en bannière : Yves Saint Laurent dans la galerie d’Apollon, Le Louvre © Nicolas Mathéus pour le musée Yves Saint Laurent Paris
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