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14 mars 2018
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Chaumet expose ses dessins de bijoux
Chaumet dévoile des dessins de bijoux exceptionnels qui s’apparentent à des œuvres d’art.
Par Sandrine Merle.
Au 27e salon du Dessin, Chaumet dévoile 38 dessins de bijoux de tête dont le bandeau orné d’ailes réalisé pour Gertrude Vanderbilt ou le diadème de l’impératrice Marie-Louise. Lors d’une seconde exposition « L’art du trait », dans ses salons historiques, le joaillier présente une cinquantaine de dessins inspirés par l’architecture, datant du XIXème aux années 70. La maison met ainsi en lumière la richesse d’un fond unique comprenant 80 000 feuilles. « La raison d’être du dessin de bijou est technique et pratique, rappelle Bertrand Gautier membre fondateur du salon du Dessin. A l’origine, il répond d’abord à une nécessité : montrer un modèle à un autre corps de métier. »
Des dessins d’art
Tout en feuilletant précautionneusement l’album « 1825-1855 », l’archiviste de la maison m’explique que « ces livres étaient probablement composés par des dessinateurs au moment où ils quittaient la maison. » Sur les pages, les esquisses de motif côtoient les dessins aboutis relevant de l’œuvre d’art. Ils sont réalisé au crayon graphite, à la gouache, à l’aquarelle sur différents types de support : calque, papier vergé, carton ou encore rhodoïd selon les goûts du dessinateur et la mode. Sur un diadème, des traits de crayon sont ponctués de rehauts de gouache travaillée pour mimer le relief des diamants ou en lavis, pour restituer la transparence d’une émeraude. Un blanc apporte une pointe de lumière, un gris la rondeur d’une perle. Dans les jeux de plans et d’arrière-plans, les effets d’ombres et de profondeur. Des micro-numéros s’inscrivent parfois aux emplacements des pierres. Comme des codes…
Des outils précieux
Certains ont été modifiés ou jamais réalisés. D’autres, croisés avec des livres de facture ou des carnets de commande, peuvent constituer des indices pour identifier un bijou. Tous servent de source d’inspiration au studio de création dirigé aujourd’hui par Claire Dévé-Rakoff. Mais ils sont extrêmement fragiles : température, exposition à la lumière ou encore acidité du papier sont susceptible de les détériorer. Depuis 1995, un travail titanesque de numérisation a donc été entrepris pour les identifier et en faciliter l’accès au conservateur, au service marketing et au studio de création. « Et nous continuons à archiver le corpus de chaque nouvelle collection pour les créatifs de demain », ajoute Guillaume Robic le directeur du patrimoine de la maison qui fut l’une des premières à en mesurer l’importance. L’apparition de la photographie n’a pas eu raison du dessin, pas plus que les logiciels informatiques.
S’il n’était, à l’origine, pas fait pour plaire, le dessin de bijou nous touche et prête à la rêverie. Mais n’espérez pas débuter une collection : « de façon générale, il y a peu de dessins de bijou dans les ventes ou chez les marchands, conclue Bertrand Gautier. Et quand c’est le cas, les maisons les rachètent immédiatement. » Car juridiquement, ils sont considérés comme leur propriété et n’auraient jamais dû sortir de leurs ateliers.
« L’art du dessin chez Chaumet : Imaginer – créer » du 21 au 26 mars 2018 au salon du Dessin, Palais Brongniart, Paris
« L’art du trait » du 23 au 30 mars 2018 dans les salons Chaumet, sur réservation uniquement