Style

27 janvier 2025

L’emblématique bague « Quatre Corps » de René Boivin

La bague Quatre Corps, ce bijou emblématique de la maison René Boivin, serait née par accident dans les années 40.

Par Sandrine Merle.

 

 

La bague Quatre Corps est à René Boivin ce que l’Alhambra représente pour Van Cleef&Arpels, la Trinity pour Cartier ou la Quatre pour Boucheron. Un classique, un intemporel reconnaissable au premier coup d’œil grâce à ces 4 rangées (ce que l’on appelle aussi corps) de pierres montées dans un décor de sertissures ovales évoquant des écailles. « Actuellement la demande est si forte et les modèles se font tellement rares que les prix explosent en ventes publiques », explique Thomas Torroni-Levene gardien du temple de la maison.

 

Sérendipité

A ce jour, personne ne connaît précisément la date de création de la bague « Quatre Corps ». Selon Caroline de Brosses (aujourd’hui disparue) qui dirigeait la création dans les années 80, elle aurait vu le jour par accident en 1948. Tout a commencé lorsqu’une cliente a apporté un bracelet René Boivin pour qu’on l’ajuste à son poignet. L’atelier a donc supprimé quatre corps de ces écailles ovales imbriquées les unes dans les autres. Puis ils ont été oubliés… et finalement retrouvés. Aujourd’hui il subsiste toujours un doute sur celle qui a eu l’idée de « upcycler » cet élément composé de 4 corps en bague : est-ce Madame Boivin ou Juliette Moutard la créatrice de l’époque ?

 

Un artisan dédié

Malgré sa largeur, environ 2 centimètres, la Quatre Corps s’avère d’une grande légèreté et très confortable. Et ce grâce à deux techniques de fabrication maison… Visuellement, sa légèreté tient à la « ceinture » sur laquelle repose le feuilletis de chaque pierre laissant ainsi passer la lumière. « Combinée aux sertissures ovales, cela crée un joli effet œil de plume de paon », ajoute Thomas Torroni-Levene. Le confort est, lui, obtenu grâce à l’articulation de ces quatre corps (rangées de pierres) maintenus chacun, à l’arrière, par un système spécifique au modèle. Preuve de son succès : jusque dans les années 80, un artisan était employé à plein temps à sa fabrication nécessitant plus d’une quarantaine d’heures.

 

Mille déclinaisons

Dès sa création à la fin des années 40, la bague Quatre Corps de René Boivin a été déclinée dans des dizaines de versions. Elle s’est prêtée à toutes les variétés de pierres : diamants bien sûr mais aussi émeraudes, saphirs bleus ou multicolores, rubis, etc. Et à tous les mélanges : turquoise et lapis-lazuli, diamants et émeraudes, etc. Certains modèles présentent des gemmes facettées, d’autres polies en cabochon. Les sertissures ovales se métamorphosent en alvéoles graphiques. L’or peut être blanc, jaune ou rose. On la trouve aussi réinterprétée en paire de boucles d’oreilles. La Quatre Corps peut aussi être réduite à 3 corps, à 2 corps et même à un seul formant ainsi l’alliance Eternity. C’est le propre des grandes réussites de se prêter à toutes les variations créatives, sans jamais perdre leur identité.

 

Pour en savoir plus sur la maison René Boivin

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