Style
21 novembre 2018
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Le style Marie-Hélène de Taillac
Marie-Hélène de Taillac est souvent associée à l’Inde, tout comme son style. A tort… et à raison.
Tout a bien commencé en Inde
Il y a 22 ans, Marie-Hélène de Taillac a eu le coup de foudre pour les pierres de couleur découvertes au Gem Palace, à Jaipur. Elle est la première créatrice à y avoir installé son studio pour bénéficier des savoir-faire des artisans locaux. « Les orfèvres travaillent à la main comme dans la Grèce ancienne, explique-t-elle. Ils sont capables de réaliser des textures d’or incroyables qui s’apparentent à des tissus. » Et les lapidaires peuvent, eux, réaliser des tailles non standardisées comme ces micro dromadaires, poissons ou perroquets perchés sur ses pendants d’oreilles.
Le pouvoir des pierres
Marie-Hélène de Taillac croit aux énergies des pierres. Sujet de la plus haute importance en Inde mais qu’elle a toujours abordé d’une manière beaucoup plus distanciée. Sans leur prêter des vertus surnaturelles ou religieuses, elle croit néanmoins qu’elles peuvent influer sur l’humeur et qu’on ne les choisit jamais par hasard, qu’il existe des correspondances secrètes. Plutôt que de les enfermer dans une monture, elle les perce afin qu’elles soient en contact avec la peau. Elle a aussi édité un livret décrivant les vertus de la tourmaline, de l’aigue-marine, de la pierre de lune, etc.
Une palette de couleurs très personnelle
Les similitudes et les influences de l’Inde s’arrêtent là : sa gamme de couleurs n’a rien à voir avec celle qu’on porte traditionnellement dans le pays. Marie-Hélène de Taillac raffole des nuances tendres, girly et piquantes qu’elle mélange allègrement : morganites roses, tourmalines bleu jean ou Paraïba, améthystes mauves ou aigues-marines mentholées. Le spinelle reste sa préférée. « Elles sont le moteur de ma création, le point de départ de chacun de mes bijoux : j’adore ce moment où le négociant décachète ses plis, où le coup de foudre peut se produire… »
Des influences variées
« Contrairement à ce que l’on croit souvent l’or pur que j’utilise ne fait pas référence à l’Inde mais à l’Antiquité, » dit-elle. La bague « Cabochon » évoque la bague scarabée de cette époque. Les pendants d’oreilles ornés de perroquets rappellent, eux, la Renaissance allemande. L’esprit des perles australiennes, presque trop grosses pour être vraies, se réfère à un univers plus girly. Elles cohabitent avec des girandoles, ces boucles d’oreilles à pampilles typiques du 18e siècle ou des sautoirs tintinnabulant de charm’s couronnes, souliers, et carrosses. La mode est, elle aussi, très présente avec notamment un collier « Foulard » inspiré par Pucci.
Un style de référence
Il y a un peu plus de 20 ans, Marie-Hélène de Taillac a initié un style unique, très personnel qui a inspiré des dizaines de créatrices. Seul maître à bord, avec sa famille comme garde rapprochée, elle l’a au fil du temps peaufiné, intensifié et sophistiqué. Elle aime la légèreté et la frivolité sans l’être. Derrière son univers fleuri et teinté d’humour se cache aussi une grande exigence. Pas une faute de goût. Elle soigne le moindre détail : la décoration de ses boutiques, ses vitrines hyper-créatives faites par sa nièce jusqu’à la combinaison de couleurs des écrins et le guide d’entretien de ses bijoux.
Trois de ses pièces, dont sa toute première bague, sont aujourd’hui au Musée des Arts Décoratifs. Elles se reconnaissent au premier coup d’œil. Le signe des plus grands.
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