Style
26 septembre 2020
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Vanessa Pinoncely à L’École des Arts Joailliers
J’ai invité Vanessa Pinoncely, fondatrice et créatrice de la marque Dear Charlotte à L’École des Arts Joailliers, au cours consacré à l’Art Nouveau. Ses réactions.
Par Sandrine Merle.
L’un des cours du programme « Back To School » est dédié à l’Art nouveau. L’historien d’art Gislain Aucremanne va bien au-delà de l’esthétique de ce courant artistique. Il s’interroge sur les racines de ce courant artistique, sur son contexte politique, culturel et socio-économique. Quant aux joailliers, il souligne leur rôle crucial aux côtés des autres artistes : peintres, sculpteurs, architectes, etc. Deux heures passionnantes.
Sandrine Merle. Que connaissais-tu de l’Art nouveau avant d’assister ce cours ?
Vanessa Pinoncely. Pour moi, René Lalique représente à lui seul l’Art nouveau. Je me souviens encore de cette très belle exposition qui lui a été consacrée au musée du Luxembourg, en 2007. J’ignorais l’existence d’autres joailliers comme Henri Vever ou Fouquet qui a notamment collaboré avec l’artiste Mucha. J’avais aussi en tête, bien sûr, l’inspiration naturaliste, les plantes ondulantes et les animaux étranges presqu’inquiétants. J’étais très curieuse d’en apprendre davantage…
S.-M. Même si tu m’as avoué, avant le cours, ne pas être très sensible à cette esthétique foisonnante !
Vanessa Pinoncely. Le lexique composé de femmes aux longues chevelures hybridées avec des papillons ou de motifs japonais est en effet très éloigné du mien. Hormis quelques éléments comme la monnaie du pape, la guêpe ou la plume de paon, on ne retrouve jamais mes leitmotivs : la dentelle, la Renaissance, le cabochon, le soleil, l’influence gréco-romaine ou encore les pièces de monnaie antiques dont je raffole. Mais j’ai adoré découvrir les raisons d’être de ce courant, l’environnement social, politique et culturel.
S.-M. Tu as adoré le raffinement de cette époque…
Vanessa Pinoncely. Avec son talent de conteur teinté d’humour, Gislain Aucremanne m’a, c’est vrai, emportée dans le tourbillon d’une époque : l’effervescence de la rue de la Paix où étaient concentrés joailliers et couturiers, ces femmes corsetées dans de sublimes robes Worth, l’apparition des premières affiches… Que j’aurais aimé vivre cette Belle Epoque ! J’ai aussi appris que ce courant Art nouveau très bref, à peine 20 ans, n’était pas uniquement français : il s’est déployé à Barcelone, à Prague, à Glasgow. Je ne les manquerai pas lors de mes prochains voyages.
S.-M. Ce cours est-il la source d’inspiration pour une nouvelle collection Dear Charlotte ?
Vanessa Pinoncely. Pour des raisons de portabilité, de faisabilité et de coût, ce style reste difficile à transposer. Ceci dit, je vais explorer le naturalisme… Ce cours m’a surtout donné envie d’en apprendre encore davantage sur l’histoire du bijou ! J’ai déjà coché le cours consacré à la laque avec un maître japonais, celui sur les pierres ou encore celui sur les diamants d’exception. Je connais le nom de ces derniers mais je voudrais aussi savoir d’où ils viennent, à qui ils ont appartenu et leurs multiples péripéties. Un beau programme pour cet automne !
Image en bannière : Vanessa Pinoncely, fondatrice et créatrice de Dear Charlotte Photo Sandrine Merle / Broche « Noeud de serpent » René Lalique – 1899 © Fondation Gulbenkian, Lisbonne
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