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05 décembre 2018
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Autour de la place Vendôme, un quartier en or
Autour de la place Vendôme, se trouvent de nombreuses boutiques indépendantes dédiées au bijou. Je vous suggère un parcours pour découvrir les plus intéressantes. Prenez la direction du jardin des Tuileries, puis…
… tournez à gauche, rue Saint-Honoré
Au 233, Miller Bijoux
Depuis 30 ans, les femmes y déposent bijoux et montres dont elles souhaitent se séparer. Aujourd’hui c’est Sarah Miller, la troisième génération, qui les reçoit. La majorité, griffée par de grands joailliers (Cartier, Van Cleef & Arpels, Pomellato ou encore Christian Dior) date des années 40 jusqu’à aujourd’hui. Tous sont systématiquement remis à neuf et vendus 50% du prix initial. Quelques exemples de bonnes affaires : la montre Première de Chanel à €2 000, le collier en or Draperie de Cartier à €12 000.
Au 233, Lydia Courteille
Dans cette boutique minuscule, Lydia Courteille a d’abord proposé des bijoux anciens signés. Aujourd’hui, elle y présente exclusivement ses créations, généralement des pièces uniques. Adeptes du minimalisme, passez votre chemin : ses bijoux baroques sont dignes d’un cabinet de curiosités. Elle a été l’une des premières à figurer des têtes de mort. Elle a aussi une prédilection pour les pierres bizarres comme l’agate mousse ou l’opale. Ses dernières créations sont inspirées par ses voyages en Chine, au Pérou ou encore en Argentine.
Au 231, Françoise Montague
Marion Stern a repris cette maison spécialisée dans le bijou de haute fantaisie, il y a quarante ans. Fan des pièces d’Yves Saint Laurent et du couple italien Copolla e Toppo, elle réalise des bijoux à partir de matières premières anciennes : résine, perles de verre, cristaux de Swarovski, etc. Tout est fabriqué à la main, en France. Elle distribue également Ciléa, spécialiste de l’émaline, du celluloïd émaillé : irrésistibles, bagues, broches et boucles d’oreilles figurent des légumes, personnages exotiques, orchidées.
Au 316 et 320, Madlords
Caroline et Serge Muller ont choisi Yarol Poupaud comme égérie pour leur boutique multimarques. Cela donne le ton… C’est la seule à Paris à proposer un si large choix pouvant plaire aux hommes, principalement en argent : des chevalières signées de Jaegher, des bagues ornées de pièces antiques, des joncs incrustés de turquoises, des chaînes, etc. Serge Muller étant fan de la côte Ouest des Etats-Unis, une grande place est faite aux créateurs californiens dont Mahor Cohen et Jackie Aiche.
Au 278, Osprey
Le propriétaire, un Australien installé en France depuis 30 ans, ne revendique aucune spécialité. Sa petite vitrine offre un pêle-mêle de médailles religieuses, de bracelets en or massif des années 40 ou encore des créations maison (moins intéressantes) de style Art déco. De quelques centaines d’euros à des milliers, on est quasi sûr d’y trouver son bonheur.
Au 177, Fabian de Montjoye
Cet antiquaire du bijou est passionnant et passionné. Diplômé de l’école des Chartres, il est un expert incontournable ès glyptique (l’art des pierres gravées en relief ou en creux) et collectionne les bagues anciennes : médiévales, en micro-mosaïque, ornées de miniatures anglaises du 18e siècle, archéologiques, etc. Sous son air de bric-à-brac, la boutique propose des trésors, elle est le passage obligé des plus grands collectionneurs. Ce qui n’empêche pas d’y trouver des pièces accessibles.
… dans la rue du marché Saint-Honoré
Au 1, Valérie Danenberg
Valérie Danenberg a d’abord suivi la voie familiale en s’installant au Louvre des Antiquaires. Passionnée par la période Art Déco, elle propose aujourd’hui ses créations inspirées par cette période. Les formes géométriques, carrées ou rectangulaires, se déclinent principalement en bague de fiançailles.
Au 2, Au Vase de Delft
Les origines de cette boutique remontent aux années 20, c’est-à-dire à l’arrière-grand-père de Brigitte Gy, l’actuelle propriétaire. Jusqu’au début des années 2000, elle était installée rue Cambon où elle a accueilli Mick Jagger, la reine d’Espagne, Gabrielle Chanel et aussi Salvador Dali. Le choix est inversement proportionnel à la taille de la boutique, un mouchoir de poche. Mais elle regorge de camées et d’émaux, de poissardes en or ajouré, bagues Art déco, corail sculpté… Incontournable.
Au 3, Garnazelle
Céline Rivet a lancé sa marque en 2001. Elle a toujours fait la part belle au figuratif joyeux et coloré comme ces pendants d’oreilles formés par une succession de pierres colorées et sculptées. Sa pièce emblématique est la bague « Boule d’Amour », en pierre dure retenue par des griffes en micro-billes d’or. Ces dernières, devenues un signe de reconnaissance, sont le fondement de sa seconde marque, Gaya. Une marque dédiée à des bijoux, des sautoirs, des petites bagues, des charm’s plus accessibles, plus légers, à porter en accumulation.
… tournez à droite, rue Saint-Honoré
Au 362, Dary’s
Juste en face de l’hôtel Costes, Dary’s est la propriété de Katherine Souillac (la sœur de Brigitte Gy, propriétaire du Vase de Delft). C’est l’une des boutiques parisiennes les plus connues dans le monde. Toutes les célébrités y passent… Ses tiroirs et ses vitrines sont remplis de bijoux classés par époque, matériau, catégorie, etc. Dans l’un les médailles en or, dans les autres les chevalières, les épingles à cravate, les bijoux en ambre, etc.
… dans la rue Duphot
Au 18, Gorky Antiques
D’origine arménienne, M. et Mme Krisyan se sont installés en 1986 au Louvre des Antiquaires. Lors de la fermeture de ce dernier, ils ont déménagé dans cette petite rue. Ce charmant couple fait aujourd’hui partie des marchands français incontournables. On y trouve des pièces signées par les plus grands noms : Lacloche, Van Cleef & Arpels, Schlumberger, etc. Leurs dadas restent avant tout les diamants taille rose et les bijoux transformables. Sauf exception, la sélection s’arrête aux années 60.
… dans la rue de Castiglione
Au 14, Ciro
Une moitié des vitrines est dédiée aux bijoux Burma (cf. rue de la Paix), et pour cause : Ciro appartient au propriétaire de la marque, Bruno Zarcate. L’autre moitié accueille les créations de l’Américain Kenneth Jay Lane, le pape du bijou fantaisie. Ses pièces extravagantes, colorées et dans des matériaux non précieux sont inspirées de bijoux ethniques ou de créateurs comme Verdura ou David Webb. On trouve également des pièces de l’Iranien Iradj Moini dont les broches hypertrophiées et les colliers multi-rangs en énormes pierres dures, parfois mélangées avec coquillages et camées.
Au 14, Agry
Si vous rêvez d’un blason, cette maison familiale fondée en 1825, spécialiste de l’héraldique, peut en créer un. Elle le grave ensuite sur une chevalière et des cartes de visite. Depuis toujours, elle réalise des boutons (autrefois pour les livrées des domestiques et maintenant pour les équipages de vènerie), ce qui explique la présence de nombreux objets relatifs à la chasse dans ses vitrines : barrettes ornées de dents de sanglier, joli service à café en porcelaine peinte de canards, plats à chevreuil, etc. Dans son décor en boiseries d’origine, elle est la seule survivante d’une époque révolue.
Au 10, Maison Auclert
Suite logique pour ce petit-fils d’antiquaire qui a officié dans des maisons comme Chanel, De Beers et Sotheby’s : Marc Auclert crée ses bijoux à partir d’éléments anciens qu’il intègre sur des montures contemporaines. Il peut aussi bien s’agir de pièces de monnaie antiques, de camées ou d’intailles du XIXe siècle que d’éléments de coffre chinois ou de boucles d’oreille du Tamil Nadu. Il est aussi connu pour ses intailles qu’il imprime sur de l’or.
Au 3, H.Stern
H.Stern, le plus célèbre des joailliers brésiliens, s’est fait connaître dans les années 50 avec les pierres de couleur dont regorge le sous-sol du pays. A Rio, il est installé dans un immeuble de 7 étages (regroupant musée, ateliers et boutique) dans lequel il reçoit des centaines de milliers de visiteurs par an. A Paris, il n’a qu’une micro-boutique où il présente des pièces empreintes d’un esprit plus mode, souvent réalisées en collaboration avec des créateurs comme les frères Campana, Diane von Furstenberg et même une compagnie de danse.
… dans la rue du Mont-Thabor
Au 38, White bird
Après avoir officié chez des joailliers de la place Vendôme, Stéphanie Roger a ouvert une boutique de bijoux multimarques nouvelle génération. Dans un décor personnel, elle présente des créateurs pas ou peu présents sur le marché français. Parmi eux, beaucoup d’étrangers comme l’Italienne Anaconda, le Japonais Noguchi, les Américaines Cathy Waterman et Brooke Gregson. Autres fils conducteurs de la sélection : le design, plutôt fin et délicat, ainsi que les prix (relativement) raisonnables.
… sous les arcades de la rue de Rivoli
Au 220-222, Marc Deloche
Difficile de définir en un mot les créations de cet architecte toulousain. S’il propose quelques belles bagues ornées de pierres, il excelle cependant dans un style dénué de superflu, dans l’argent décliné en chevalières ou en bagues figurant des têtes de dieux grecs ou d’animaux. Des modèles qui ont tout pour plaire aux hommes.
… du côté de la rue de la Paix
Au 16, Burma
Burma a paré les plus belles femmes et les plus célèbres, d’Arletty à Jeanne Moreau en passant par Michèle Morgan. Pour Joséphine Baker, la maison a même créé un costume de scène. Depuis les années 70, elle s’est affirmée comme une pionnière en n’utilisant que des pierres de synthèse (émeraude, saphir, oxyde zirconium) regroupées sous un seul nom : Burmalite. La nouvelle directrice artistique et fille du propriétaire, Alexandra Zarcate, les associe à une démarche de joailler traditionnel : montées en solitaire sur des bracelets très fins ou sur des pièces exceptionnelles comme des diadèmes, des manchettes ou des colliers-plastrons.
Au 13, Garland
Dans cette boutique, plus que la création, c’est la sélection de bijoux vintage qui mérite de s’arrêter. On n’est pas à l’abri de bonnes surprises : bracelet architecturé en or datant des années 40, broche Van Cleef & Arpels des années 50 en or jaune ornée de turquoises et d’améthystes, sautoir en maille d’or très seventies, etc.
… dans la rue Danielle Casanova
Au 26-28, Gas
Semainiers en métal argenté, bracelets à breloques, colliers en micro-perles colorées, pendants d’oreilles en plumes, joncs en métal recouverts de python colorisé et de fils en coton… Aucun bijou n’est précieux, aucun ne se prend au sérieux. Cette marque reste fidèle à son style « chic solaire », né en 1968 sur les plages de Saint-Tropez. Entre 30 et 450 euros.
Au 26, Sylvia Toledano
Cette créatrice s’est d’abord fait connaître avec ses minaudières pop entièrement recouvertes de cristaux de Swarovski. Aujourd’hui, elle connaît un nouveau succès avec ses manchettes et ses pendentifs en vermeil et pierres dures : malachite, labradorite, lapis-lazuli, cornaline, œil de tigre, etc. Tous, oversized, évoquent la mode hippy chic des années 70, les élégantes en kaftans et en longues robes de mousseline à Marrakech.