Itinéraires joailliers
21 janvier 2020
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6 raisons d’aller au musée Benaki, à Athènes
À Athènes, il n’y a pas que l’Acropole ! Lors de votre passage, prenez quelques heures pour visiter le musée Benaki, gigantesque cabinet de curiosités comprenant un panorama unique du bijou grec.
Par Sandrine Merle.
1/ Le musée Benaki, le Victoria & Albert grec
À l’origine, cette bâtisse était la maison de famille d’Antonis Benakis, riche négociant membre de la diaspora grecque en Égypte. En 1931, ce collectionneur passionné l’a transformée en musée pour abriter une partie des 500 000 objets grecs qu’il a rassemblés au fil de ses voyages. « Il voulait en faire le Victoria & Albert museum grec », explique Irini Papageorgiou, conservatrice du département ancient. Il comprend 20 000 vases, textiles précieux, icônes, sculptures, peintures, armoires… « Un panorama unique de l’art du pays allant de la préhistoire au XXe siècle », résume son directeur George Manginis. Il existe d’autres musées Benaki à Athènes, dont celui consacré aux arts islamiques.
2/ Un panorama exceptionnel du bijou grec
Sur trois étages, la collection de bijoux se déroule chronologiquement, elle va de la préhistoire à la guerre d’indépendance en passant par l’art byzantin et la période ottomane. Parmi les bijoux les plus anciens figure un pendentif réalisé avec un simple coquillage percé. Entre les deux, c’est un festival de trésors : couronnes de feuilles en or ciselé, boucles d’oreilles en croissant de lune ou ornées d’Eros, de lyres, etc., décorations honorifiques, bracelets géométriques ou au contraire serpentiformes, cache-chignon orné d’un buste sculpté, pectoral croix, longs colliers en perles d’or ajouré, etc. Beaucoup sont d’une modernité folle et pourraient être portés aujourd’hui. Les connaisseurs de la création contemporaine reconnaîtront d’ailleurs leurs influences.
2/ Les bijoux modernes du musée Benaki, un ensemble unique
Ici, moderne ne signifie pas contemporain : le terme s’oppose à l’Antiquité et commence au XVe siècle. Les bijoux souvent en verre coloré, en fausses pièces de monnaie, en argent plaqué or ou en émail portent les multiples influences générées par l’histoire mouvementée du pays. Une vitrine entière est consacrée aux bijoux du XVIIIe siècle en forme de navire en émail cloisonné probablement réalisés par des artisans grecs installés à Venise. Des grandes boucles d’oreilles s’inspirent des perpendulia byzantines accrochées au diadème impérial. « Les bijoux en corail, eux, sont apparus avec les minorités grecques affluant de Turquie après le traité de Lausanne, en 1922 », précise la conservatrice Xenia Politou du département néo-hellénique.
4/ Une collection de magnifiques ceintures
C’est une ceinture, élément essentiel du costume grec depuis l’Antiquité, qui ouvre la partie moderne. Il y en a ensuite des dizaines toutes aussi splendides les unes que les autres. De style néohellénique, elles mêlent traditions byzantine et islamique. Énormes et extrêmement travaillées, leurs formes représentent des disques ou des feuilles en porcelaine, en argent repoussé, filigrané, ciselé, doré au feu ou niellé, c’est-à-dire travaillé avec de l’émail noir. Sont aussi enchâssés des éléments de corail et de malachite en rosette. Elles m’ont rappelé celle présentée dans les expositions du joaillier Bulgari dont le fondateur venait d’Épire, au nord-ouest de la Grèce.
5/ Bijoux de costumes de mariage
La superbe idée du musée Benaki est de présenter une partie de ces bijoux modernes sur ses costumes traditionnels de mariage. Ils viennent de toutes les régions de Grèce : d’Épire, de Thrace, de Corfou, de Thessalie, des îles ioniennes ou encore de Macédoine. Les magnifiques ceintures tombaient sur le ventre pour favoriser la fertilité. Les bracelets étaient systématiquement portés en paire. Des broches retenaient le foulard. Les énormes boucles d’oreilles étaient accrochées de chaque côté de la coiffe. Quant au dos de la robe, il était souvent pourvu de breloques dont le tintement servait à éloigner le mauvais œil.
6/ La vue du restaurant
Au troisième étage du musée Benaki, faites une pause au restaurant : il offre une vue sur Athènes et l’arrière du Parthénon.
Merci au Centre Culturel Hellénique (Paris) et à Aegean Airlines
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