Business
26 février 2016
Share
Sur un fil
En joaillerie, garder la ligne est aussi tendance.
Des bijoux formés par de simples fils d’or… Solange Azagury-Partridge aime leur faire prendre une tournure calligraphique et les métamorphoser en une succession de lettres : darling, marry me, etc. Une jolie façon de faire passer des messages aujourd’hui reprise par des marques de joaillerie comme Atelier Paulin ou Théa. Les fils d’or suivent aussi des lignes droites et des courbes géométriques qui se croisent dans l’espace pour former des cages pyramidales comme chez Rachel Perez Bitan. L’Américaine Jacqueline Rabun, elle, enferme son diamant dans un enchevêtrement de mini-tiges d’or. Certains bijoux sont façonnés en pleins et en déliés qui s’enroulent délicatement autour du doigt ou du poignet. Sophie Bille Brahe et Agathe Saint Girons vrillent le fil d’or pour former des boucles d’oreilles qui évoquent des gribouillis.
Le principe n’est pas nouveau, déjà Calder sculptait l’immatérialité de façon extraordinaire : avec un simple fil de fer, il traçait d’un geste fluide les limites d’une forme, trouvait l’équilibre parfait, restituait du mouvement. En créant un bijou avec 5% de métal précieux et 95% de vide, il réussissait alors l’exploit de nous faire voir ce qui n’existe pas.
L’ampleur de cette tendance filiforme répond à une envie de minimalisme mais, pas seulement. La hausse, ces dernières années, du cours de l’or est aussi en cause. « Enlever 4 grammes d’or peut avoir un impact de 100 euros sur le prix de revient et une répercussion de 400 à 700 euros sur le prix de vente », explique un professionnel en off. Un mal pour un bien.