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13 octobre 2018

Avec Mené, Roy Sebag réconcilie bijou et investissement

Le Canadien Roy Sebag a lancé la marque Mené, des bijoux en or et platine purs. Sur le long terme, ces métaux précieux sont, selon lui, les investissements qui offrent le maximum de garantie.

 

 

Un bijou Mené, contrairement aux autres, ne perdrait pas de valeur en sortant du magasin et pourrait même en gagner…

Le fondement de la marque Mené (signifiant unité de compte en araméen) est de proposer un bijou avec un maximum de métal précieux au plus bas prix possible pour en faire un objet d’investissement. Pour cela, nous n’utilisons que du platine et de l’or 24 carats. Par exemple, ce dernier n’est pas mélangé avec de l’argent ou du cuivre comme c’est le cas pour l’or 18 carats et 14 carats.

 

Comment est née cette idée de réconcilier valeurs intrinsèque et esthétique ?

D’abord d’un constat : dans le monde, la moitié de la joaillerie est vendue au poids d’or. En Inde, l’inflation faisant perdre immédiatement de la valeur à l’argent placé en banque, les femmes convertissent systématiquement leurs fortunes en bijoux. L’idée vient aussi de mon expérience dans divers secteurs de l’or comme les mines ou un fonds d’investissement spécialisé, l’un des seuls à ne pas être ruiné par le crash boursier en 2008-2009 ! Ce qui m’a alors donné l’idée de créer la banque Gold Money(aujourd’hui actionnaire principal de Mené) : votre compte n’est pas en euros mais en grammes d’or : vous en avez 44 000 en Suisse, 23 000 au Canada, etc.

 

Concrètement, comment acheter un bijou ?

Le client doit ouvrir un compte sur le site de Mené où sont exclusivement vendus les bijoux. Il peut ensuite le revendre à tout moment, au cours de l’or ou du platine affiché en temps réel, juste en le renvoyant dans une enveloppe Mené prévue à cet effet, par la Brinks. Le montant de la vente (moins 10 % de frais) est ensuite crédité sur son compte. Il peut aussi échanger son bijou, toujours en fonction du cours du métal précieux. Du jamais vu !

 

La notion de pureté est au centre de tout…

L’or qui est extrait de la nature est d’un jaune très chaud. Il est dense, pèse un certain poids et contrairement aux idées reçues il n’est pas trop malléable : si le bijou est massif, il est très solide comme le torque imaginé par Diana Picasso, cofondatrice de Mené et directrice artistique. Sans oublier que l’or pur a des qualités énergétiques scientifiquement prouvées : pendant la ruée vers l’or en Amérique, une pièce d’or dans un verre permettait de purifier l’eau de la rivière. Pour moi, la différence entre l’or pur et l’or 18K est comme celle entre un jus d’orange naturel et un autre, pasteurisé.

 

Vous insistez sur la transparence de vos prix. Vous allez jusqu’à considérer le bijou Mené comme une monnaie sociale !

Au delà des notre charte éthique, nous ne pratiquons pas les marges de l’industrie joaillière qui peuvent sur certains produits en or atteindre 1000%. Notre prix est décomposé selon le poids, le cours du métal et les 15-20 % pour le design. Dans un anneau de 14,7 grammes vendu $717, l’or compte pour $570 et le design $148, dans une chaîne de 324 grammes vendue 17 000 dollars, il compte pour $12 500 tandis que le design équivaut à $3 500. Je crois aussi que le futur du luxe est vraiment dans la transparence et la transmission.

 

Ça paraît si simple : pourquoi personne n’y a pensé avant ?

Pourquoi les marques changeraient elles leur stratégie qui consiste à maximiser leurs marges en utilisant le moins d’or possible ? Ensuite aucune d’entre elles n’a comme moi, un accès direct au métal, grâce à Gold Money. Dernier atout : je peux prendre des risques car si cela ne marche pas je fonds l’or et je le récupère.

 

Prix indicatifs établis au cours de l’or au moment de la publication

 

www.mene.com

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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