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13 novembre 2018
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Kazumi Arikawa offre 3 bijoux exceptionnels de sa collection au Met
En tant que sponsor principal de l’exposition « The Body Transformed », Kazumi Arikawa président d’Albion Art a donné 3 bijoux européens de la seconde moitié du 19e siècle, en lien avec le Japon.
Qui est Kazumi Arikawa ?
Ma première rencontre avec Kazumi Arikawa, à Tokyo, a commencé par une mémorable cérémonie du thé (Kazumi Arikawa, président d’Albion Art) au son de chants grégoriens. Prémisse obligatoire à la découverte de sa collection (totalisant quelque 500 pièces) qui m’a époustouflée. Il est l’un des plus grands collectionneurs et marchands au monde de bijoux anciens. Dans le registre des bijoux russes, il y a la grande Marjorie Merriweather Post et lui, propriétaire entre autres de la parure en émeraude de Catherine II. Pour le 19e siècle français, il est unique au point d’avoir été fait Chevalier des Arts et Lettres pour sa contribution à la préservation du patrimoine français. Personnage pétillant et grand esthète, il est également passionné de camées dont il possède une collection extraordinaire. Autant de pièces qui pourraient figurer dans le « Louvre de la joaillerie » qu’il projette d’ouvrir dans quelques années, à Tokyo.
D’une infinie discrétion…
Ce fervent bouddhiste prête ses bijoux pour les expositions majeures comme celle consacrée aux diadèmes (2007, Tokyo). Dans « Parures du pouvoir » (2007, Bruxelles), ses 9 étoiles de Garrard en diamants ou encore sa bague aux portraits de Louis XVI et Marie-Antoinette, etc. côtoyaient des pièces du Louvre ou du V&A. Jusqu’à présent son nom n’apparaissait que sur les cartels car il était d’une discrétion absolue comme beaucoup de collectionneurs. La volonté de diversifier sa clientèle (principalement japonaise) l’a incité à ouvrir un bureau à Paris et à communiquer. Pour être le sponsor principal de « The Body Transformed » organisée par le plus grand musée du monde, à New York, il a déboursé une somme conséquente. En il a donné trois merveilles imaginées à la fin du 19e siècle en Europe, période pendant laquelle les arts décoratifs sont influencés par le Japon.
Les 3 bijoux offerts au Met
– La broche-libellule de Boucheron. « Boucheron est l’une de ses marques préférées », précise une proche. Très délicate, cette broche annonce l’Art nouveau influencé par le répertoire japonais de motifs naturalistes. Le corps de la libellule est gracile, ses ailes en émail montées « en tremblant » s’animent au moindre mouvement. A la fin du 19e siècle, Boucheron était très prisé des clients américains.
– Le bracelet de Lucien Falize. Ce passionné d’art japonais a ressuscité la technique de l’émail cloisonné (similaire à celle du vitrail) pour adapter les motifs de fleurs et de feuilles représentés sur les laques. Sur ce bracelet-manuscrit formé de quatre plaques articulées, l’émail cloisonné sert à reproduire des lettres gothiques formant le message « Moult Aime qui attend ».
– La parure en Shakudo. Elle a été réalisée par la maison anglaise Hunt & Roskell avec des éléments en Shakudo, un alliage typiquement japonais fait d’or et de cuivre. Ce dernier était traditionnellement utilisé pour les tsuba et les menuki, la garde du sabre et les ornements placés de chaque côté.
Ces trois pièces méritent, à elles seules, la visite de l’exposition « The Body Transformed ».
« The Body Transformed » jusqu’au 24 février 2019 au Met
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