Itinéraires joailliers
27 janvier 2016
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Le plus gros cambriolage de l’Histoire à l’hôtel de la Marine
Il n’a pas eu lieu chez Chopard, Cartier ou Harry Winston, mais à l’angle de la place de la Concorde et de la rue Saint-Florentin.
La monarchie est abolie, on est en septembre 1792 au pire moment de la Révolution. L’hôtel de la Marine est alors le Garde-Meuble royal où sont conservés les Joyaux de la Couronne de France. Le mode opératoire du cambriolage est rocambolesque : les brigands s’introduisent par une corde accrochée à la lanterne à l’angle et s’installent, chantent et boivent en faisant grand bruit pendant trois longues nuits sans être inquiétés. Au fur et à mesure, ils embarquent un trésor inestimable composé de sept tonnes d’or et de plus de 10 000 pierres précieuses et perles. Quelques merveilles parmi les merveilles : « Le Régent » considéré comme l’un des plus gros diamants du monde, le « Côte de Bretagne » de 107 carats ou encore le « Sancy » qui heureusement ont été retrouvés. Ils sont aujourd’hui à l’abri, à la galerie d’Apollon au musée du Louvre (Paris). Le diamant bleu de Louis XIV de 69 carats (aujourd’hui sous une autre forme et appelé « Hope »), lui, est au Smithonian Institute de Washington. Les pierres de plus petits calibres, faciles à écouler, ont, elles, disparu à jamais. Qui ? Pourquoi ? Les cambrioleurs arrêtés ne seraient que des seconds couteaux qui auraient bénéficié de complicité en haut lieu. Les royalistes, pour monter une armée révolutionnaire ? Danton, pour acheter les ennemis de la Révolution ? Les Anglais, pour affaiblir l’ennemi français et l’empêcher de monter une armée ? Ce gigantesque casse reste l’une des plus grandes énigmes de l’Histoire de France.
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