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24 novembre 2017
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Le bijou couture à The Vintage Collector’s Fair
Les 1er et 2 décembre prochains, l’antiquaire de mode Catherine Lecomte réunit une quinzaine de confrères au Bristol. Le vintage haut de gamme se décline en vêtements, montres, sacs et bijoux couture. Ce sont ces derniers que the french jewelry post vous présente.
Le terme de bijoux couture désigne des colliers, bracelets et bagues exubérants, oversized, colorés, « inventés » par les couturiers des années 1920 comme Schiaparelli, Chanel ou Poiret. Fantaisie, c’est-à-dire faux, ils se déclinent dans des matières ordinaires comme le laiton, le plastique, le verre ou encore le tissu ce qui permet les délires les plus fous pour un prix raisonnable. « Leur valeur est avant tout ornementale et leur rôle consiste à souligner le style d’un vêtement », explique Catherine Lecomte, marchande et fondatrice de The Vintage Collector’s Fair.
Des marchands atypiques
Ce salon est une formidable opportunité de rencontrer, à Paris, des marchands aux personnalités originales venus de Lisbonne, de Milan, de Belgique ou de Düsseldorf. Souvent eux-mêmes collectionneurs, ces spécialistes s’avèrent aussi passionnés que passionnants, intarissables sur les pièces exposées dans leurs vitrines. Catherine Lecomte peut parler de Robert Goossens, le fournisseur des bijoux Chanel qu’elle a rencontré de nombreuses fois. Patricia Attwood, installée aux Puces de Saint-Ouen, a mille anecdotes sur les créateurs car elle a été mannequin de haute couture. Quant à l’Italienne Deanna Farneti Cera, elle est experte et auteur de livres comme Fashion Jewellery: Made in Italy. Ne les ratez surtout pas !
Des pièces emblématiques
Pour celles qui cherchent un classique, The Vintage Collector’s Fair regorge de pièces Chanel. On l’ignore souvent, ce n’est pas Gabrielle Chanel qui les créait, mais des paruriers comme Robert Goossens ou Gripoix. Ils lui proposaient des collections « dans l’esprit de », ils réalisaient des camélias en perles de verre nacré imitant la perle, des croix en métal martelé évoquant le style étrusque ou des croix de Malte en cabochons de verre. Autre grande ambassadrice de ce bijou couture : Elsa Schiaparelli qui collabora avec des artistes comme Jean Cocteau à l’origine de la broche-œil. Autres pièces incontournables : celles d’Yves Saint Laurent créées par Loulou de la Falaise, à base de passementerie, de laque et de bois. À cette époque, dans les eighties, il y a aussi celles de Moschino et de Chloé. Le collier noir et blanc figurant des touches de piano dessiné par Karl Lagerfeld traduit bien la liberté de création de ces années-là.
Des créateurs moins connus
Profitez de The Vintage Collector’s Fair pour vous familiariser avec des créateurs moins connus du grand public comme Jacques Gautier. Surnommé « mon petit Picasso » par Christian Dior, il se distinguait par l’utilisation de l’émail coloré et du métal martelé. Les Italiens, très talentueux, sont représentés par Ugo Correani ou Coppola e Toppo. Lydia Coppola était connue pour ses pièces en perles vénitiennes montées sur des fils de nylon. « En Europe, les pièces de l’Américain Billy Boy restent encore peu appréciées et comprises car les matériaux sont sans doute trop rustiques, et elles semblent mal finies », constate Patricia Attwood.
Avec son panorama très complet, The Vintage Collector’s Fair s’affirme comme une occasion unique de découvrir le bijou couture avec les meilleurs spécialistes.
Image en bannière : vitrine de Patricia Attwood aux Puces de Saint-Ouen © Sandrine Merle