Business
16 mars 2016
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La joaillerie éthique
L’extraction des métaux et des pierres précieuses cause des dommages environnementaux et humains considérables. Comment ne pas y participer ?
Un kilo d’or équivaut dans l’extraction industrielle à 27 tonnes de gaz à effet de serre et à plus d’un million de litres d’eau. Sans compter les quantités de cyanure et de dynamite. Depuis le film Blood Diamonds avec Leonardo DiCaprio, sorti en 2006, on sait que le commerce des diamants finance aussi certaines guerres et trafics.
Pour être absolument sûr que sa bague n’a pas provoqué de tels drames, il n’existe qu’une solution : la choisir en or labellisé Fairmined (créé par l’Alliance for Responsible Mining). Parmi les grands joailliers, seul Chopard l’utilise et uniquement pour sa collection « Palme Verte ». Les marques confidentielles en sont, elles, très friandes au point d’en faire leur spécialité : les bijoux de JEM et Paulette à Bicyclette sont 100% Fairmined. Comment être certain que sa pierre précieuse est « propre » ? Si c’est un diamant, le certificat du processus de Kimberley est la meilleure garantie, même si des brèches ont été mises à jour. En revanche, il est impossible d’établir la traçabilité d’un rubis, d’une tourmaline ou d’un saphir car les pierres de couleur sont produites par des milliers de mines artisanales situées à l’autre bout du monde. Et il y a une quantité incroyable d’intermédiaires. Depuis le début des années 2000, certains joailliers, comme Tiffany & Co., prennent des mesures et boycottent notamment le jade et le rubis venus de Birmanie. Les sociétés minières sont aussi conscientes des nouveaux enjeux comme l’anglaise Gemfields ou celle des mines de Muzo en Colombie. Cette dernière a lancé une campagne internationale de communication pour redorer l’image de son émeraude (réputée être la plus belle du monde). Elle insiste particulièrement sur l’intégration des étapes de taille et de distribution mais aussi sur les techniques ultra-modernes d’extraction permettant de meilleures conditions de travail. Les images de travailleurs esclaves et de sites pollués sont aujourd’hui incompatibles avec celles du luxe et des bijoux à plusieurs dizaines de milliers d’euros.