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13 juin 2017

René Lalique dans l’exposition « Medusa »

Habituellement visible dans la galerie des Bijoux du musée des Arts décoratifs, ce collier « Noisettes » du début des années 1920 est l’une des pièces majeures de l’exposition « Medusa ». Michèle Heuzé, conseillère scientifique de l’exposition, le considère comme le plus ancien des bijoux d’avant-garde, bien avant ceux de Calder. Explication.

 

« Il y a un bijou qui n’est pas comme les autres, parce qu’il va nous donner des pistes. Il n’est pas comme les autres, d’abord parce qu’il y a des excroissances en vert-bleu qui ne sont pas belles. Ce n’est pas un beau bijou, en soi, si on regarde bien. Ces excroissances sont censées figurer le ciel, or dans aucun bijou de Lalique, le ciel n’est représenté par des excroissances : d’habitude, vous avez des fonds émaillés, bleus, etc. Là, vous avez ces grosses « capsules », si je puis dire, de vert-bleu, qui tombent. Et puis, l’autre indice que nous a donné Lalique, c’est le rapport aux sens : il a inventé une technique d’émaillage où vous pouvez, en touchant l’émail, sentir qu’il est râpeux. Or, nous sommes sur le collier « Noisettes », et dans les noisettes, il y a une partie qui reste râpeuse, même quand elles sèchent. C’est donc un appel des sens : des sens visuels et des sens tactiles. Là, ce qui est vraiment passionnant avec Lalique, un amoureux de la nature, c’est que l’on sait par ses lettres qu’il partait marcher la nuit, et il disait que tout dans son cœur devenait extrêmement sensible quand il était la nuit dans les arbres, et qu’effectivement, il allait sous les arbres et voyait cette lumière qui tombait sur lui. Et là peut-être, exceptionnellement dans ce bijou, on est avec Lalique, sous un noisetier, parce que la lumière tombe sur vous. »

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